Éco-Conseil : En quoi consiste la théorie de Vroom ?
Sara Naïtslimane : C’est désormais une réalité, placer l’humain au centre de ses préoccupations permet à l’entreprise de gagner en compétences et en efficacité. Les managers doivent mettre en place des actions afin de motiver les collaborateurs et répondre à leurs attentes. Des outils ont été développés dans ce sens, notamment la théorie de Vroom ou théorie des attentes. Mise en place par Victor Vroom en 1964, cette théorie consiste à aider les managers à comprendre les attentes des collaborateurs. Elle est également appelée, la théorie VIE, puisqu’elle résulte de la combinaison de trois éléments : l’expectation, l’instrumentalité et la valence. Elle part du principe que tout individu est doté d’un degré de rationalité lui permettant de faire des choix raisonnés puisqu’il se base sur une analyse coûts-bénéfices. Le processus motivationnel de l’individu selon cette théorie est basé sur le lien qu’il fait entre trois éléments :
• L’expectation : Les efforts qu’il déploie pour atteindre un objectif en fonction de son système de croyances et de perceptions.
• L’instrumentalité : Les avantages et les récompenses qui peuvent en découler par l’atteinte de cet objectif, ainsi que les sanctions en cas d’échec.
• La valence : La valeur que le collaborateur accorde à l’avantage qu’il va percevoir suite à sa réalisation et l’importance qu’il accorde à l’objectif en question.
Quel est le champ d’application de cette théorie ?
La théorie des attentes s’applique dans le domaine managérial, vu que la force motivationnelle dépend de la combinaison des éléments cités. En effet, la singularisation de la récompense en fonction de l’objectif atteint permettra de maximiser la valence attribuée par chaque collaborateur aux avantages qu’il perçoit, ce qui lui permet de mieux orienter son comportement vers l’action.
Néanmoins, cette théorie a été aménagée par d’autres théories, ce qui a permis d’élargir ses champs d’application en entreprise : la théorie de fixation des objectifs qui part du principe que l’individu a des buts à atteindre, ce qui lui permet d’orienter ses actions et ses comportements.
La théorie de l’autorégulation et de la métacognition qui consiste à faire une analyse de l’individu à partir du concept de soi, ce qui permet de comprendre également comment l’individu dirige ses actions. Il s’agit là d’étudier le processus qui intervient entre le processus cognitif et le processus affectif, vu que l’individu cherche à atteindre un objectif en produisant un impact sur son comportement.
Comment mettre en place cet outil ?
Quand on gère une équipe, il est important de se poser la question «qu’est-ce que mes collaborateurs attendent de moi ?»
Comprendre leurs attentes permet au manager de bâtir une relation de confiance et de motivation.
Néanmoins, relever leurs vraies attentes n’est pas chose aisée puisque dans tout échange, il y a le dit et le non-dit. Il faut donc savoir faire la distinction entre ce que la majorité exprime comme attentes avec des mots, et ce que chaque individu attend réellement. Plusieurs moyens peuvent être mis en place dans ce sens :
• S’entretenir régulièrement avec les collaborateurs et leur permettre d’exprimer clairement leurs attentes et leurs ambitions et, le cas échéant, leur offrir des séances de coaching.
• Mettre en place un système d’information et de suivi afin de tenir les collaborateurs informés des progrès par rapport aux objectifs poursuivis.
• Échanger avec les collaborateurs sur les objectifs à atteindre et comprendre leurs contraintes. Le but étant de ne pas leur imposer des objectifs chiffrés, mais d’en discuter avec eux.
• Se former aux différentes techniques de management et d’écoute active via des formations individuelles ou en équipe.
