Organisées à l’appel du parti du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition) et du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), les manifestations du Printemps noir ont drainé des milliers de personnes venues commémorer le double anniversaire des événements du 20 avril 1980 et ceux du Printemps noir de 2001. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir et pour une officialisation effective du tamazight, ainsi que pour l’autodétermination de la Kabylie. Vendredi, le Rassemblement pour la culture et la démocratie a appelé la population à la vigilance pour éviter toute tentative de provocation lors de ces commémorations.
«Car le pouvoir nous a habitués, dans les contextes politiques de règlements de compte claniques, à créer des abcès de fixation pour faire diversion», dénonce le parti. Le RCD évoque des «tentatives de commémoration officielle du 20 avril à travers la mobilisation des relais du pouvoir en Kabylie inféodés aux milieux maffieux». Un fait qui n’est, estime cette formation politique, que la partie visible d’une volonté de «dévoyer le sens des revendications de liberté et de démocratie qui sont aux antipodes des orientations et pratiques de ce même pouvoir». Ce parti de l’opposition cite «les interdictions de conférences publiques qui lui ont été opposées, comme elles ont été opposées également aux étudiants». En visite à Constantine cette semaine, le premier ministre algérien Abdelmalek Sellal a mis en garde le MAK en affirmant que l’unité nationale est une «ligne rouge à ne pas dépasser». L’argument de Sellal est que la principale revendication des Kabyles, à savoir la constitutionnalisation du tamazight en tant que langue nationale et officielle, a été satisfaite.
