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Développement des coopératives : A quoi sert encore l'ODCO ?

Pas de plan stratégique pour l’encouragement des coopératives, contrôle insuffisant, faiblesse du chiffre d’affaires global des coopératives déclarantes, absence d'un système d'information… l’Office de développement de la coopération aligne les défaillances. Les conclusions de la Cour des comptes.

Développement des coopératives : A quoi sert encore l'ODCO ?
Il a été relevé par la Cour des comptes une prépondérance des coopératives agricoles dans l’ensemble des coopératives agréées en termes de nombre d’agréments accordés et de nombre d’adhérents ajoutés.

L’Office de développement de la coopération (ODCO) n'a pas échappé à la vigilance de la Cour des comptes. Dans son rapport annuel pour l’année 2014, la juridiction financière passe au crible l'établissement public. Elle relève que l'ODCO ne se dote pas de stratégie pluriannuelle ou de plans d’actions déterminés pour mener à bien les prestations fournies aux coopératives.
Ainsi, le nombre de sessions de formation animées par l’Office au profit des coopérateurs a évolué très modestement sur la période 2008-2013. Et il n’a pas suivi le rythme de démultiplication des coopératives agréées durant la même période. De même, le nombre de bénéficiaires des opérations de sensibilisation et d’information était très modeste au vu du nombre de coopérateurs. Par ailleurs, relève la Cour de Driss Jettou, les opérations de sensibilisation orientées vers le public telles que les émissions radio et télé ont été très limitées en nombre, en dépit de leur importance.

Selon les conclusions de la Cour, la forte augmentation des coopératives agréées sur la période 2008-2013 est à nuancer. Motif : recul de la taille des coopératives agréées en termes de capital social et de nombre d’adhérents, d’une part, et beaucoup de coopératives sont en réalité inactives, d’autre part. Pourtant, il a été constaté que l’Office exerce peu de contrôle sur les coopératives et procède encore moins à des retraits d’agréments de celles qui ont cessé toute activité pendant deux ans tel que prévu par la loi. «Il a été relevé une prépondérance des coopératives agricoles dans l’ensemble des coopératives agréées en termes de nombre d’agréments accordés et de nombre d’adhérents ajoutés, ainsi qu’une grande concentration dans la création des coopératives dans des régions déterminées», indique le rapport de l’Institution. Ce qui dénote que l'ODCO a peu d’influence sur la dynamique de création de coopératives et qu’il ne dispose pas d’un plan stratégique pour l’encouragement de création de ces structures dans des régions ou des secteurs bien déterminés.
Quant au niveau d’activité des coopératives, la Cour signale que plusieurs d'entre elles ne se conforment pas à l’obligation juridique en termes de tenue de comptabilité et de tenue régulière de leurs assemblées générales. «Le nombre de missions de contrôle menées par l’Office auprès des coopératives était très insuffisant au vu du nombre total des coopératives. De plus, l’ODCO ne se dote pas de programme annuel pour mener ces missions auprès d’un échantillon de coopératives choisies sur la base de critères sectoriels et régionaux», relèvent les magistrats de Jettou.

En outre, la faiblesse du chiffre d’affaires global des coopératives déclarantes qui était en recul permanent de 2008 à 2013 et se situait autour de 0,7% du PIB national, constitue un indicateur majeur du poids économique réduit du secteur coopératif dans l’économie nationale. Par contre, peu d’informations existent à l’ODCO sur les capacités de gestion des coopératives marocaines, notamment le nombre de salariés et leurs profils, fait remarquer la Cour. 

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