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Éco-Conseil : Quels sont les enjeux de la compétition en entreprise ?
Mehdi El Yousfi : Il s’agit d’inciter les collaborateurs à se surpasser, à donner le meilleur d’eux-mêmes au service des objectifs de leur équipe, de leur département ou de leur entreprise sans en fragiliser la cohésion.
L’enjeu est ainsi en particulier dans la capacité de l’entreprise à mobiliser les leviers idoines d’incitation pour développer le goût du succès, du dépassement… Ces leviers peuvent à la fois être moraux (reconnaissance et valorisation du travail accompli, perspective d’évolution dans l’entreprise) et financiers (bonus, avantages).
Cet état d’esprit, cultivé et entretenu par le management et les processus RH de l’entreprise, constitue un levier clé de différentiation sur le marché. L’entreprise améliore sa position
sur le marché en mobilisant et en exploitant mieux les compétences à sa disposition.
L’esprit de compétition est l’une des qualités qui permettent justement de sublimer les compétences existantes, d’en tirer le meilleur parti.
Quels sont les caractères d’un bon compétiteur ?
À mon sens, au sein d’une entreprise, le compétiteur se révèle à soi, à ses collègues et à son manager dans les situations de travail. Il est d’abord en quête et en demande de projets ambitieux qu’il pourra mener à bien. Il démontre ensuite, une fois que lui est confié un projet, des capacités d’organisation et de préparation, en identifiant les facteurs clés de succès à sa disposition et les moyens nécessaires à l’atteinte de ses objectifs. Il est enfin en quête, une fois le projet réalisé et les objectifs atteints, de reconnaissance, de valorisation, d’opportunité de nouveaux défis et d’évolution professionnelle…
Certains événements internes à l’entreprise sont une autre occasion de révéler des compétiteurs. La mise en compétition de 2 collaborateurs postulant à un poste est un bon exemple. Si un collaborateur peut trouver dans ce défi un facteur de dynamisation et de motivation, l’amenant à donner le maximum pour saisir l’opportunité de promotion, un autre peut tout au contraire ne pas se sentir à la hauteur de la compétition proposée, «flancher» devant le challenge et l’enjeu. L’esprit de compétition, c’est donc un état d’esprit plus ou moins présent chez les uns et les autres, plus ou moins mis en sommeil selon le contexte de l’entreprise.
C’est donc, il me semble, par l’état d’esprit et par l’énergie mobilisée que l’on reconnaît un compétiteur. Par ailleurs, le compétiteur a souvent certaines caractéristiques du leader. Son énergie est communicative.
Il a une capacité à entraîner les autres, à les fédérer autour d’un défi ou d’un projet commun, à donner un élan positif à toute une équipe. En tout cas, le compétiteur ne laisse pas indifférent.
Comment les mettre au service de la compétitivité ?
Il faut simplement savoir déceler les compétiteurs, que ce soit à travers des assessments ou des mises en situation, et de leur confier des projets. Il faut d’autre part savoir accompagner les compétiteurs à donner le meilleur d’eux-mêmes au service de l’entreprise. C’est en orientant, canalisant l’esprit de compétition et l’énergie qui en découle vers les objectifs de l’entreprise et non pas vers les objectifs purement individuels que l’esprit de compétition pourra se traduire en résultat, compétitivité…
