Aujourd’hui, c’est devenu carrément un phénomène de société dans les grandes villes. En effet, durant les deux dernières semaines du mois d’octobre, on peut voir citrouilles, toiles d’araignées, fantômes, squelettes, chauves-souris… orner les devantures des magasins, boutiques, centres commerciaux et même les restaurants, incitant de plus en plus de Marocains à adhérer à cette fête. «Je ne trouve aucun mal à célébrer Halloween. On peut bien retenir le côté divertissant de la fête sans prendre en considération le côté religieux. C’est une simple occasion de faire la fête. En plus, cela nous permet de nous ouvrir sur d’autres cultures et ne veut pas dire que nous allons nous convertir», lance Adil, 29 ans.
Même si l’objectif principal est de se divertir, le côté commercial d'Halloween finit par prendre le dessus comme c’est le cas pour toutes les autres fêtes importées d'Occident comme Noël, la Saint-Valentin… Ainsi, durant tout le mois d’octobre, les publicités pour la vente de décorations et de déguisements pour enfants et même pour adultes se multiplient. «Je reçois quotidiennement des mails publicitaires en relation avec la célébration d’Halloween sur ma boite de courrier électronique. C’est embêtant, je suis obligé de tomber chaque matin sur des photos de déguisements effrayants avec du sang... En plus, c’est une fête que je n’aime pas et qui ne fait pas partie de notre culture arabo-musulmane. À quoi bon alors la médiatiser autant ?» fustige Manal, 33 ans. Conscients que les Marocains ne ratent pas une occasion pour faire la fête, et que de plus en plus d’entre eux célèbrent Halloween, les restaurants proposent à leurs clients des soirées spécial Halloween avec dîner et spectacle. Certaines pâtisseries se prêtent également au jeu en organisant des ateliers sur le thème d'Halloween et en préparant des gâteaux personnalisés toujours avec le même thème.
Les parents souhaitant que leurs enfants célèbrent cette fête ont l’embarras du choix. Parcs d'attractions, restaurants, ateliers, centre de loisirs, centres commerciaux… proposent des journées spéciales Halloween avec animations, séances de maquillage, déguisement, projection de film d’horreur, jeux (chasse à la citrouille, labyrinthe, tours de magie, clowns…), bref, tout ce qu’il faut pour attirer l’attention des plus petits. Côté prix, cela varie entre 60 et 120 DH de l’heure. Certaines écoles aussi célèbrent Halloween. Si certains parents s’en réjouissent, d’autres restent totalement contre la célébration de cette fête, surtout à l’école. «La maîtresse de ma fille qui a tout juste 4 ans m’a demandé de lui acheter un déguisement pour célébrer Halloween ce lundi en classe. Et comme je suis contre la célébration de cette fête, j’ai décidé alors de ne pas l’envoyer ce jour-là. De cette façon, elle ne se sentira pas triste d’être la seule à ne pas le faire. Je suis même allée en parler à la directrice car je ne comprends pas l’intérêt d’une telle fête chez nous au Maroc. Les enfants à cet âge captent tout ce qu’on leur apprend. Il vaut mieux ne pas les habituer à ces fêtes non musulmanes», déplore Najat, 34 ans. Mais que l’on soit pour ou contre, il faut bien voir la vérité en face, Halloween fait désormais partie des fêtes occidentales célébrées par certains Marocains dont le nombre augmente un peu plus chaque année.
