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Hervé Renard, l'autre sorcier blanc

Régulièrement annoncé comme probable sélectionneur du Maroc depuis 3 trois ans, Hervé Renard est un fin connaisseur du football et des sélections africaines, lui qui a déjà coaché quatre équipes nationales en plus de l’USM d’Alger. Après avoir offert à la Zambie l’unique sacre de son histoire en 2012, Renard remettra le couvert en 2015 avec la Côte d’Ivoire. Nettement moins à l’aise en Ligue 1, aussi bien avec Sochaux qu’avec le LOSC, le Savoyard entend reconquérir le continent noir et devrait avoir la sélection marocaine comme cheval de bataille cette fois-ci.

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Nul n’est prophète en son pays, et ce n’est pas Hervé Renard qui dirait le contraire. Modeste joueur puis entraîneur sans succès, le Savoyard s’est fait une solide réputation en dirigeant les sélections africaines, après avoir été lancé dans le bain par un grand habitué des joutes africaines : Claude Le Roy. Ce n’est qu’à partir de 15 ans que ce natif d’Aix-les-Bains, le 30 septembre 1968, démarre son aventure avec le ballon rond, intégrant le centre de formation de Cannes, la même structure qui a vu éclore le talent d’un certain Zineddine Zidane. Défenseur de formation, il évoluera à Vallauris (3e division) durant 7 saisons avant de terminer à Draguignan (5e division), où une blessure au genou allait accélérer sa reconversion en coach, en 1999. Il entamera sa nouvelle fonction sur le banc du même club qui l’a vu prendre sa retraite, Draguignan, et attendra l’année 2002 et le déclic qui allait donner une nouvelle courbe à sa carrière.

En effet, Renard ne connaîtra vraiment le succès qu’après avoir quitté la France et tout commencera par un appel téléphonique de Claude Le Roy qu’il ne connaissait même pas à titre personnel à l’époque. Le Savoyard sera donc entraîneur adjoint de Le Roy, à Shanghai d’abord, puis en Angleterre quelques mois seulement à Cambridge (4e division). Le duo fera une pause, le temps de deux saisons en division nationale française sur le banc de Cherbourg pour Renard, et se reformera plus tard en Afrique, à la tête de la sélection ghanéenne. Cette étape sera décisive dans le parcours d’Hervé, qui sera tout de suite captivé par la ferveur de la culture footballistique africaine : «J’ai fait mes premiers pas en Afrique, dans un pays qui organise la CAN et qui respire le football. Il y avait quelque chose de magique. Il fallait arriver avec du respect», avait-il déclaré à «Libération».

Adulé par l’Afrique, boudé par la Ligue 1

Après avoir cumulé du bagage en tant qu’assistant d’un entraîneur chevronné, Renard tentera de voler de ses propres ailes, mais en profitant quand même d’un coup de pouce de la part de Le Roy qui le recommandait à son «ami» le président de la fédération zambienne. Ce sera le véritable tremplin de la carrière de Renard, qui démarrera en trombe avec les «Chipolopolos», les menant en quarts de finale de la CAN, en 2010. Le 8 avril 2010, Hervé Renard est officiellement nommé sélectionneur de l'Angola pour deux ans, mais des problèmes d’impayés accélèreront la rupture de l’engagement et le coach français aux allures de mannequin ralliera les rangs d’un club cette fois-ci : l’USM d’Alger. Disposant d’une clause lui permettant de résilier unilatéralement son contrat en cas de sollicitation par une sélection, Renard rebroussera chemin et reprendra en main la sélection zambienne en novembre 2011. Un choix des plus judicieux, puisqu’il atteindra l’apogée de sa carrière quelques semaines plus tard, en menant son équipe vers la plus haute marche de la compétition et en décrochant le titre aux dépens de la Côte d’Ivoire. Une victoire à fort accent symbolique : la Zambie gagnait le trophée au Gabon, vingt ans après le crash de l’avion transportant la quasi-totalité de l’équipe nationale au Gabon. Cette épopée se terminera en 2013, après l’échec des Zambiens en qualification pour le Mondial 2014 au Brésil. Renard décidera de tenter sa chance en France, lui qui rêvait de se frayer une place en Ligue 1. En même temps, les premiers contacts avec la Fédération royale marocaine de football se sont tissés durant cette même époque.

«Je sais que mon nom fait partie d'une short-list de sélectionneurs visés par la FRMF. Un challenge comme celui du Maroc, évidemment, est intéressant. Mais il va y avoir des élections à la fédération fin août, et un sélectionneur est toujours en place...», avait-il confié lors d’une interview accordée au journal «Jeune Afrique». Sa prochaine station sera donc Sochaux, mais un bilan de 11 victoires, 8 nuls et 13 défaites augurera d’un départ précoce. Renard retrouvera l’Afrique en 2014 via la sélection des Éléphants ivoiriens, qu’il mènera vers un titre continental qui la boudait depuis 1992. Remplacé par Sabri Lamouchi, il tentera une seconde expérience en Ligue 1, avec le LOSC, mais son manque de réussite en France persistera, car il sera limogé après une série de 3 victoires, 7 nuls et 4 défaites. Inactif depuis le 11 novembre 2015, Renard entend rebondir sur le continent où il a forgé sa notoriété et son renom de coach aguerri. Peut-être qu’un Renard saura faire rugir les Lions de l’Atlas de nouveau. 

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