La Fédération royale marocaine d’athlétisme a-t-elle commis l’erreur de faire venir à Rio son équipe 18 jours avant le début des épreuves d’athlétisme ? C’est désormais la question qui revient sur les lèvres de plusieurs athlètes éliminés dès les premiers tours des différentes épreuves d’athlétisme. Si certains refusent d’aborder ouvertement le sujet devant les médias, Hicham Sigueni a eu l’audace de parler de cette question au «Matin». «Cela fait dix-huit jours qu’on est là. Nos organismes sont saturés par l’humidité. Seuls ceux qui viennent d’arriver récemment peuvent prétendre à réaliser de bons résultats.
Nous, qui étions là depuis longtemps, avons perdu notre fraîcheur physique. On est également saturés mentalement à cause de l’attente interminable et de la lassante routine quotidienne», a-t-il indiqué. Un aveu qui résonne comme un reproche puisque la Fédération a accordé une dérogation à d’autres athlètes, leur permettant ainsi de rester au Maroc jusqu’à l’approche de leurs courses respectives. Sigueni vient donc de jeter un pavé dans la mare, puisque les responsables de la Fédération d’athlétisme ne peuvent pas avancer l’excuse d’ignorer les effets de l’humidité sur l’organisme, surtout dans une ville comme Rio, où le taux d’humidité est très élevé et oscille fréquemment entre 70 et 90%. La logique de la Fédération ne peut être comprise que si on considère qu'elle ne croyait pas aux chances de la sélection qu’elle a fait venir ici trop tôt. Il serait en effet difficile à l’instance fédérale d’expliquer le fait d’avoir épargné Iguider, en lui permettant de rester au Maroc jusqu’au 12 août, mais pas les autres. Médaillé de bronze en 2012 à Londres, Iguider est considéré comme la plus grande chance de médaille du Maroc en athlétisme.
