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L'emploi marchand poursuit son embellie début 2016

L'emploi marchand poursuit  son embellie début 2016
Les bons indicateurs coïncident avec une accélération de la croissance entre janvier et mars (+0,5%). Le gouvernement table sur une croissance de 1,5% sur 2016, soit le seuil requis, selon les économistes, pour que les créations d'emplois soient suf

L’embellie se confirme sur le front de l'emploi marchand : l'économie française a créé, en net, 24.400 nouveaux postes (+0,2%) au premier trimestre, après 82.300 en 2015, le gouvernement y voyant le signe d'un regain de «confiance» des entreprises. Il s'agit du quatrième trimestre consécutif de créations nettes d'emplois, selon des chiffres provisoires publiés vendredi par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Sur un an, le secteur marchand a créé 106.700 nouveaux postes (+0,7%), pour atteindre 15,97 millions d'emplois, un niveau inédit depuis le troisième trimestre 2012. Cet indicateur concerne principalement les postes salariés du secteur privé non agricole. «L'ensemble de ces résultats prouve que notre économie se redresse et que nos entreprises reprennent confiance», s'est félicitée dans un communiqué la ministre du Travail, Myriam El Khomri, qui attribue ce regain aux «mesures mises en place par le gouvernement», notamment le Pacte de responsabilité, le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) et la nouvelle aide aux petites entreprises.

De janvier à mars, le secteur tertiaire est, une nouvelle fois, le principal moteur du secteur marchand, avec 38.800 créations d'emplois hors intérim (+0,4%).
Quant à l'emploi intérimaire, il a augmenté, mais à un rythme moins soutenu que lors des trimestres précédents (+2.000, +0,3%).
L'intérim peut concerner des métiers du tertiaire, de la construction et de l'industrie, mais l'Insee ne précise pas leur répartition.

Ces hausses ont plus que compensé de nouvelles destructions dans l'industrie (-12.600, -0,4%) et dans la construction (-3.800, -0,3%), deux secteurs qui ne sortent toujours pas la tête de l'eau. Les usines ont perdu un quart de leurs effectifs depuis début 2001, tandis que les chantiers ont détruit 200.000 postes depuis 2008. Mme El Khomri estime pourtant que «la reprise que connait le secteur de la construction, avec une hausse de 3% des mises en chantier de logements sur un an, commence déjà à se traduire sur l'emploi» du secteur, qui a connu sa plus faible baisse depuis mi-2013. Sur un an, l'industrie et la construction ont perdu respectivement 41.100 (-1,3%) et 28.200 postes (-2,1%), tandis que l'intérim a créé 58.200 emplois (+11%) et les services 117.800 emplois (+1,1%).

Hausse plus forte qu'attendu

Ces bons chiffres confirment l'embellie constatée sur le front de l'emploi l'année dernière. Avec 82.300 créations nettes, l'économie française a connu en 2015 sa première année de créations nettes d'emplois marchands depuis 2011. Mais la hausse du premier trimestre est plus forte qu'attendu. L'Insee tablait, dans sa dernière note de conjoncture publiée en mars, sur 17.000 créations nettes au premier trimestre. D'ailleurs, sur le même premier trimestre, le nombre de chômeurs inscrits sur les listes de Pôle emploi a baissé sensiblement de 50.600 personnes (-1,3%). Fin mars, l'opérateur recensait 3,79 millions de demandeurs d'emploi sans aucune activité sur toute la France. Autre voyant passé au vert : les embauches (notamment en CDI), qui ont bondi de 4,8% entre janvier et mars, pour atteindre un niveau jamais vu depuis 2011. Cette hausse, qui a essentiellement profité aux TPE, est concomitante à l'entrée en vigueur de la nouvelle aide aux petites entreprises lancée en janvier.Ces bons indicateurs coïncident avec une accélération de la croissance entre janvier et mars (+0,5%). Le gouvernement table sur une croissance de 1,5% sur 2016, soit le seuil requis, selon les économistes, pour que les créations d'emplois soient suffisantes pour absorber l'augmentation de la population active et faire reculer le chômage.

Le Président François Hollande a conditionné son éventuelle candidature à un second mandat à une baisse «crédible» du chômage en 2016. Mais les prévisions de l'Insee et de l'Unédic n'incitent pas à l'optimisme. L'Institut de la statistique table sur une baisse minime (-0,1 point) du taux de chômage à 9,9% mi-2016, alors que le gestionnaire de l'assurance chômage s'attend à une baisse similaire sur l'ensemble de l'année. Seul l'Observatoire français des conjonctures économiques voit le chômage baisser significativement, à 9,5% fin 2016 (-0,5 point), un niveau inédit depuis 2012. Premier élément de réponse, le taux de chômage du premier trimestre sera publié jeudi prochain. 

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