Le projet de jumelage institutionnel «Appui à la Chambre des représentants du Royaume du Maroc» a été lancé lundi à Rabat, entre la Chambre des représentants, l'Assemblée nationale française et la Chambre des communes britannique. Ce projet, lancé par Rachid Talbi Alami, président de la Chambre des représentants, Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale française et Jeffery Donaldson, représentant du président de la Chambre des Communes britannique, membre du Bureau de la Westminster Foundation for Democracy, vise à soutenir la Chambre des Représentants dans l’exercice de ses attributions, renforcées à la suite de l’adoption de la Constitution du 29 juillet 2011. Financé par l’Union européenne (UE), ce projet s’inscrit dans la continuité des actions en cours de réalisation et des orientations émises par la Chambre des représentants. D’une durée de 24 mois (2016-2018), il prévoit la mobilisation de nombreuses missions d’experts provenant de l’Assemblée nationale française, partenaire sénior, de la Chambre des communes britannique, partenaire junior, et bénéficie en outre du soutien d’autres Parlements européens (Chambre des représentants de Belgique, Bundestag allemand et Vouli grecque). Des visites d’études dans des États membres de l’UE permettront d’approfondir les échanges de bonnes pratiques. Les principaux objectifs de ce projet, lancé en présence de Rupert Joy, ambassadeur de l'Union européenne au Maroc, et Chafik Rachadi, vice-président de la Chambre des représentants et président du comité de pilotage, consistent à renforcer les capacités et les compétences en matière de législation, renforcer les capacités de contrôle de l’action du gouvernement et d’évaluation des politiques publiques, promouvoir la participation des femmes au travail parlementaire et renforcer la diplomatie parlementaire.
Le projet s’assigne aussi pour objectifs le renforcement des compétences de l’administration dans le domaine de la gestion administrative et financière et l’accompagnement de la mise à niveau de la Bibliothèque, le renforcement du système d’information de la Chambre et la consolidation de son système de gestion documentaire. Intervenant lors de la cérémonie du lancement de ce projet, le président de l’Assemblée nationale française, Claude Bartolone, a souligné que le jumelage institutionnel entre la Chambre des représentants et l’Assemblée nationale française était un événement décisif de la vie des deux institutions et constitue «un moment important dans la vie démocratique» du Maroc et de la France. Il a ajouté que le jumelage comprenait deux volets : le premier porte sur un soutien à l’amélioration de la performance de l’action parlementaire en matière de vote des lois, de contrôle de l’action du gouvernement, d’évaluation des politiques publiques et de diplomatie parlementaire, alors que le deuxième a trait au renforcement des compétences et des capacités de l’administration et de l'utilisation des nouvelles technologies de l’information. Pour sa part, M. Talbi Alami a souligné que le projet de jumelage entre la Chambre des représentants et des institutions ayant une longue tradition démocratique reflétait l’esprit des relations maroco-françaises et maroco-britanniques. Ce projet, qui a déjà connu à ce jour la réalisation de neuf missions d’étude, «vise à renforcer davantage les institutions, promouvoir la transparence et à faciliter la participation politique citoyenne», a fait savoir M. Alami.
Il vise aussi à assurer l'ouverture de la Chambre des représentants sur son environnement national et international, tout particulièrement sur les citoyens-électeurs et les jeunes et à exploiter les possibilités qu’offrent les services e-parlement, a-t-il poursuivi. Le Maroc est fermement convaincu que la promotion de la démocratie, de l’État de droit et de la liberté est la voie de la stabilité, du développement et du progrès, a-t-il dit. Et de relever que le modèle marocain a réalisé un bond qualitatif en 2011 avec l’adoption d’une nouvelle Constitution très avancée et libérale qui garantit les droits et les obligations, prévoit la mise en place d’institutions et de mécanismes qui assurent l’équilibre et l’indépendance des pouvoirs, élargit autant que possible le champ du droit et lie la responsabilité publique à la reddition des comptes. De son côté, M. Donaldson a mis en avant l’excellence des relations entre le Maroc et le Royaume-Uni qui remontent à plus de 800 ans, notant que ce jumelage renforcera davantage les relations entre la Chambre des communes britannique et le Parlement marocain. Les relations entre les deux institutions sont fondées sur un processus constant d’échange mutuel, a-t-il poursuivi, exprimant son admiration du progrès réalisé par le Maroc en matière de démocratie, conformément à la Constitution de 2011. Le succès du bureau de la Westminster Foundation for Democracy de Rabat est un modèle à suivre à travers le monde, s’est-il félicité.
