Avec ses derniers propos sur la question du Sahara marocain, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki Moon, "s'éloigne de la voie fédératrice et met en péril les efforts déployés en faveur de la paix ces dernières années", souligne le juriste espagnol, Rafael Martinez Campillo.
A cause de ces déclarations, "l'intégrité qui doit caractériser la mission du secrétaire général des Nations Unies a été affectée", a-t-il noté dans une déclaration à la MAP, relevant que les propos de Ban Ki Moon lors de sa récente tournée dans la région "n'ont pas été à la hauteur de ses fonctions importantes en tant que SG de l'ONU".
M. Campillo a fait observer que ces déclarations sont d'autant plus étonnantes qu'elles émanent "du plus haut responsable des Nations Unies, une institution qui doit toujours faire preuve d'impartialité et d'indépendance, de manière à contribuer à trouver les meilleures solutions possibles aux problèmes qu'elle traite et non pas à leur blocage".
Fondée dans le but d'œuvrer pour la paix et promouvoir le développement des peuples, l'ONU se doit de le faire à l'aide de méthodes pacifiques et doit, par conséquent, faire usage des propos à même de rapprocher les positions des parties pour les encourager à se diriger vers la construction d'un avenir de paix commun, a-t-il poursuivi.
Pour M. Campillo, les experts internationaux en résolution des conflits et en diplomatie savent, depuis longtemps, que la recherche raisonnable d'accords pouvant être acceptés par toutes les parties requiert nécessairement la proposition d'alternatives viables.
"Il n'existe aucun doute, au moins pour ceux qui perçoivent le problème du Sahara avec neutralité et des motivations pacifiques, que des efforts importants dans ce sens ont été déployés essentiellement par le gouvernement et le peuple marocains", a-t-il précisé.
Le Maroc a mis sur la table "une solution fédératrice face à laquelle il n'existe aucune alternative viable, mais uniquement un chemin qui mène à nulle part et qui ne favorise que les intérêts de ceux qui ont besoin d'instabilité pour justifier leur existence et qui vivent des besoins générés par les conflits", a-t-il fait remarquer.
L'initiative d'autonomie au Sahara est une proposition "très raisonnable et édifiante", sachant qu'elle permettra le respect des traditions et spécificités culturelles de cette partie du territoire marocain dans le cadre de la souveraineté nationale, a ajouté l'expert espagnol.
Le gouvernement marocain a exprimé, mardi, les plus vives protestations contre les propos du secrétaire général de l'ONU sur la question du Sahara marocain, relevant avec ''grande stupéfaction les dérapages verbaux, les faits accomplis et les gestes de complaisance injustifiés de Ban Ki-Moon durant sa récente visite dans la région".
Le conflit du Sahara dit "occidental" est un différend artificiel imposé au Maroc par l'Algérie. Le polisario, un mouvement séparatiste soutenu par le pouvoir algérien, revendique la création d'un Etat factice au Maghreb. Cette situation bloque tous les efforts de la communauté internationale pour une solution du conflit basée sur une autonomie avancée dans le cadre de la souveraineté marocaine et pour une intégration économique et sécuritaire régionale.
