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L’arbitrage, le coquard sur l’œil de l’AIBA

Les épreuves de boxe aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro ont été entachées de décisions arbitrales très controversées. Un constat qui a obligé l’AIBA à écarter «une poignée» de juges, sans pour autant remettre en cause les résultats des combats. Une attitude qui sonne comme un aveu de la part de l’association internationale.

L’arbitrage, le coquard sur l’œil de l’AIBA

«Les erreurs d’arbitrage, ce n’est pas quelque chose de nouveau pour nous. Notre premier adversaire a toujours été l'arbitrage, viennent ensuite nos adversaires». Cette charge de Mohamed Rabii, après sa défaite en demi-finale de la catégorie des 69 kg, témoigne du degré de colère du boxeur marocain, après que les juges ont fermé les yeux sur les deux coups irréguliers du boxeur Ouzbek Shakhram Giyasov. Le premier en dessous de la ceinture et le second un coup de tête sur l’arcade sourcilière. Une injustice à laquelle tous les Marocains, scotchés devant leur téléviseur lundi après-midi, ont assisté hagards et contrariés.
Une infamie qui passerait même pour un fait «normal», tant les décisions des arbitres et des juges ont marqué les épreuves de boxe, tout au long des JO. À tel point que mercredi, l’Association internationale de boxe amateur (AIBA) a décidé d’écarter une «poignée» de juges et d'arbitres.

«Suite à certaines décisions arbitrales et après avoir conduit un examen par la commission dédiée, déclare l’instance mondiale dans un communiqué, l'AIBA a décidé de prendre immédiatement action».
L’AIBA relativise le bilan des décisions arbitrales, en concédant que «seule une poignée n’était pas au niveau espéré, par rapport aux 239 combats dirigés par les officiels» de l’Association, et a décidé «par conséquent d’exclure les arbitres et juges concernés» par ces décisions et ne dirigeront plus aucun combat à Rio. Pas de marche arrière cependant concernant les résultats enregistrés. «En accord avec les règlements (de l’AIBA), les résultats de tous les combats sont maintenus».

Le noble art baigne dans les soupçons de corruption

Cette réaction intervient au moment où plusieurs boxeurs ont contesté les résultats de leurs combats. La victoire du Russe Evgeny Tishchenko sur l’Ukrainien Vassily Levit (-91 kg) a déclenché une controverse, sous les huées du public brésilien. Mais le point d’orgue de la contestation et l’une des images marquantes de ces JO a été sans doute le combat (-56 kg) qui a vu le Russe Vladimir Nitkin l’emporter face au champion du monde, l’Irlandais Michael Conlan. Dépité, ce dernier a retiré son maillot avant de se fendre sur la table des juges par des gestes, il est vrai, obscènes, mais expressifs, en réaction à l’injustice dont il aurait été victime, alors qu’il avait clairement dominé son vis-à-vis. Selon le quotidien britannique «The Guardian», qui cite une source anonyme, «la corruption fait rage» au sein de l’AIBA.

Des accusations réfutées par l’instance mondiale qui, toujours à travers son communiqué, «invite les accusateurs à fournir des preuves concrètes afin de prendre action», tout en «réitérant fermement que l’AIBA aura recours à tous les moyens nécessaires, y compris judiciaires et disciplinaires pour protéger ce sport». Pour Rabii cependant, les erreurs d’arbitrage ont toujours été le «premier adversaire de la boxe marocaine». Au micro du «Matin», le champion du monde (69 kg) n’y va pas par quatre chemins. «J’ai fait tout ce que je pouvais sur le ring. Le combat a été équilibré. Il n’y avait pas de suprématie d’un boxeur sur l’autre, mais l’arbitrage a tout faussé. Ce n’est pas la première fois qu’on a peur de l’arbitrage. Les erreurs ne sont pas quelque chose de nouveau pour nous», a-t-il dénoncé. Mais le médaillé de bronze, le seul aux JO de Rio pour le Maroc jusqu’ici, prend son mal en patience. «Je vais apprendre de mes erreurs pour revenir encore plus fort», a-t-il promis. Pas sûr que l’AIBA et ses arbitres en fassent de même. 

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