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L’espérance de vie augmentera de 10 années à l'horizon 2100

Le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) au Maroc célèbre ce samedi la Journée internationale des personnes âgées, l'occasion de rappeler, d’une part, les défis que pose le phénomène de vieillissement de la population et, d’autre part, le potentiel que représentent les personnes âgées du point de vue de l'expérience et du savoir-faire à mettre au service des jeunes et du développement.

L’espérance de vie augmentera de 10 années à l'horizon 2100
Le veillessement de la populations est un phénomène qui pourrait engendrer des problèmes du point de vue économique et social.

La population marocaine, qui est encore marquée par la prédominance de sa composante jeune, commence toutefois à révéler les signes annonciateurs d'un processus de vieillissement. La proportion des personnes âgées de 60 ans et plus, qui n’était que de l’ordre de 6,3% lors du recensement de 1982, a gagné plus de trois points pour se situer aux alentours de 9,6%, selon les données du recensement de 2014. Dans ce sens, le directeur exécutif de l’UNFPA, le Dr Babatunde Osotimehin, a lancé un appel à l’occasion de la Journée internationale des personnes âgées, célébrée chaque année le 1er octobre : «Agissons ensemble pour veiller à ce que toutes les personnes puissent vieillir dans la dignité et profiter d'une vie de contribution, d’inclusion et de bien-être».

En effet, le progrès du vieillissement, qui a pris un siècle et demi dans les pays occidentaux, se fera trois fois plus rapidement au Maroc, du fait de la vitesse plus rapide avec laquelle s’est opérée la transition démographique marocaine. Les projections démographiques du Centre d'études et de recherches démographiques (CERED, 2008) prévoient le passage de la proportion des 60 ans et plus à 15,4% en 2030 et celles des Nations unies (2008) la situent aux alentours de 22,9% à l'horizon 2050.
Le Département de l’économie et des affaires sociales (DAES) de l’ONU publiait pour sa part en 2015 ses prévisions démographiques à l’horizon 2100. Pour le cas particulier du Maroc, la population, qui est actuellement de 34,378 millions d'habitants (16.989.000 hommes pour 17.388.000 femmes) devrait atteindre la barre des 43,696 millions d'habitants à l’horizon 2050. La majorité de la population sera âgée entre 15 et 59 ans. Une situation qui restera donc inchangée.

Cependant, il est important de souligner que les plus de 60 ans seront de plus en plus nombreux. Alors qu’ils concentrent actuellement 9,6% de la population, leur nombre va quasiment quadrupler d’ici 2100 où ils représenteront 36,1% de la population totale. La raison est toute simple : l’augmentation de l’espérance de vie qui devrait dépasser les 86 ans à l’horizon 2100 (contre 74 ans aujourd’hui).
Un phénomène qui, comme le souligne le directeur de l’UNFPA, pourrait engendrer des problèmes d’un point de vue économique et social. À ce sujet, le Conseil économique, social et environnemental s’inquiétait justement de «la faible couverture sociale et médicale, qui ne bénéficie qu’à 1/5e des séniors». Cela est d’autant plus grave que la moitié de cette population souffre d’au moins une maladie chronique, sans avoir accès aux soins.

Ceux-ci ne peuvent d’ailleurs pas compter sur leur maigre retraite pour se refaire une santé.
À ce sujet, le rapport note que «seuls 37% des citoyens actifs ont la possibilité d'avoir une retraite».
Ce qui oblige plusieurs personnes âgées à continuer à travailler. En 2013, 24% des personnes de plus de 60 ans exerçaient encore une activité professionnelle. Encore faut-il souligner que seules 13,3% des personnes âgées de 60 ans disposent d’une assurance maladie, avec de frappantes inégalités entre hommes (18,5%) et femmes (8,5%), indique l’enquête nationale sur les personnes âgées du CERED (2006). Par ailleurs, les femmes, qui vivent en moyenne deux ans plus longtemps que les hommes, représentent la majorité des personnes âgées qui vivent seules (73%). Et c’est parmi ces femmes âgées que l’analphabétisme est de loin le plus largement répandu (93,8%).

Pour contribuer aux efforts du Royaume pour relever ces défis, l’UNFPA continue à appuyer le dialogue politique, le renforcement des capacités et la recherche. «Plusieurs mesures et dispositions sont nécessaires au niveau du système de santé et de la protection sociale, d’autant plus que s’avère primordial le besoin de valoriser l’expérience et le savoir-faire des personnes âgées et de les mettre au service des jeunes générations et du développement», conclut finalement le Dr Osotimehin. 

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