L’exposition inédite sur la Guerre de Tétouan continue son fameux périple dans les villes du Royaume avant de voyager sous d’autres cieux. Cette fois-ci, c’est au tour de la ville du Détroit de l’inviter sur les cimaises de la belle galerie Mohamed Drissi. Ainsi, le public tangérois, passionné d'arts plastiques, aura le privilège d’apprécier une prestation artistique d’un autre genre. Une manifestation qui réunit l’art et l’histoire, racontant une époque très importante du Maroc et que tout Marocain doit connaitre.
C’est à partir de cette idée que le concept de ce projet est né à l’initiative du Dr Mustapha Mechiche Alami, président de la Fondation Sidi M’chich Alami, qui a fait appel à des peintres de renom, spécialisés dans ce style de peinture. Et ce suite à un énorme travail d’investigation que le Dr Mechiche Alami a accompli en se procurant tout ce qui a trait à cette guerre, notamment une peinture exceptionnelle qui date de 1864, signée Fernando de la Torre, des cartes, des documents anciens et des livres en arabe et en espagnol et aussi des plans de guerre qu’il a pu avoir du ministère espagnol de la Défense.
«L’objectif de cette démarche est de faire connaitre notre histoire aussi bien aux Marocains qu’aux étrangers qui viennent visiter notre pays. Je pense qu’à travers la peinture, on peut atteindre tout le monde. Même un analphabète qui ne sait pas lire ou encore celui qui ne connait pas notre langue peut à travers l’image découvrir ou en savoir plus sur cette époque de notre histoire. C’est un projet qui peut donner lieu à beaucoup de débouchés pour nos artistes, car c’est un terrain encore vierge. Rares sont en effet les peintres qui ont travaillé sur ces sujets. On trouve bien des peintures sur des sites et des monuments historiques du Maroc. Mais pas des scènes en mouvement, comme les batailles et les guerres», souligne le docteur Mustapha Mechiche Alami.
Des fresques historiques on ne peut plus expressives faisant vivre des moments de cette époque, à travers la riche palette de l’artiste peintre italienne Milly Corica qui, après plusieurs rencontres et réunions avec le président de la Fondation Sidi M’chich Alami, a pu illustrer des scènes de bataille qui ont eu lieu à Tétouan et ses régions.
Un travail délicat et minutieux qui a demandé à l’artiste du temps et de la réflexion. Milly affirme avoir commencé par faire des esquisses pour étudier les détails les plus fins, comme la position du cheval et du cavalier, la morphologie des visages… afin d’être plus proche de la réalité et de pouvoir peindre une vraie bataille. «Ce n’est qu’après que je me lance dans le tableau final que d’autres idées viennent l’enrichir, tout en respectant les données historiques», explique l’Italienne Corica. Une initiative à saluer, car elle permet de véhiculer l’information plus facilement et en même temps contribue à la préservation de la mémoire historique de notre pays. Mais il faut dire que c’est une tâche qui n’est pas aisée, puisqu’il faut être très vigilant vis-à-vis des costumes, des couleurs et des morphologies. D'autant plus que la toile est destinée à devenir un document et une référence pour une époque.
