L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) ont plaidé, mercredi à Marrakech, pour la création d’un espace d’échange entre académiciens africains de disciplines différentes autour de la thématique des migrations environnementales. «Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), le continent africain sera effectivement le continent le plus concerné par le changement climatique d’ici 2050, et consécutivement les mobilités humaines deviendront le visage de ce changement», a averti la chef de mission de l'OIM au Maroc, Ana Fonseca, lors d’un side-event organisé dans le cadre de la COP 22 sur «Le Rôle de la recherche africaine sur le changement climatique et les mobilités humaines».
La compréhension de ces mobilités reste encore trop limitée, vu l’absence de données exhaustives et l’existence de véritables inégalités de moyens de recherche entre pays développés et pays en développement, a souligné Mme Fonseca. «Seule l’amélioration des capacités de recherche dans les pays en développement permettra de mieux connaître les migrations induites par l’environnement», a-t-elle informé. Cette responsable a, par la même occasion, remercié le gouvernement marocain ainsi que le CNDH pour leur investissement aux côtés des équipes de l’OIM Maroc pour la mise en place de l’agenda marocain et international des migrations environnementales. De son côté, Mohamed Cherif, représentant du CNDH, a fait savoir que cette rencontre concerne une problématique qui intéresse le monde entier, à savoir les mobilités liées aux changements climatiques, appelant à renforcer le réseautage et le network dans le domaine en vue de garantir la protection effective des personnes déplacées à travers la mise en place d'un statut juridique approprié. Même son de cloche chez Fernanda De Salles Cavedon Capdeville, membre du Réseau sud-américain des migrations environnementales (RESAMA, Brésil), qui a appelé la communauté internationale et les différentes ONG à agir de manière à préserver les droits du réfugié climatique et combler le vide juridique actuel. De son côté, Mamadou Ndongo Dimé, sociologue à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal, a précisé que les changements climatiques doivent être vus non pas comme une fatalité mais comme une source d’opportunités qui favorisent notamment la mise en place de projets communs qui se complètent et qui renforcent la dynamique socio-économique.
