L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé, mardi 11 octobre, les gouvernements à taxer les boissons sucrées afin de combattre l'obésité dans le monde où un adulte sur trois est en surpoids, estimant que cela pourrait réduire la consommation de ces produits. Dans un nouveau rapport, l'agence onusienne estime qu'il existe «des preuves croissantes» que l'imposition de taxes sur les boissons sucrées aboutirait à une réduction proportionnelle de la consommation. «Une augmentation de 20% des prix de ces boissons entrainerait une réduction de la consommation de 20%, et une augmentation de 50% réduirait la consommation de moitié», a expliqué l'OMS.
Pour appuyer ses propos, l’OMS cite l’exemple du Mexique, qui a imposé en 2014 une taxe sur les boissons sucrées, provoquant une hausse de 10% de leur prix, et une réduction de la consommation de 6%. L'OMS a depuis longtemps estimé que les sucres devaient constituer moins de 10% de la consommation énergétique quotidienne d'une personne, et appelle maintenant les pays à réduire de moitié ce taux, à 5%. Cela représenterait 25 grammes, ou l'équivalent de six cuillères à café de sucre par jour, alors qu'une canette de boisson gazeuse représente 10 cuillères à café de sucre. Le rapport de mardi a également estimé que des subventions des fruits et légumes pour en réduire les prix entre 10 et 30% seraient également tout aussi efficaces dans l'amélioration des habitudes alimentaires. À noter qu’à l’échelle mondiale, le nombre de cas d'obésité a doublé depuis 1980. En 2014, plus de 1,9 milliard d’adultes (18+) étaient en surpoids, dont plus de 600 millions étaient obèses.
En 2015, quelque 42 millions d'enfants de moins de 5 ans étaient en surpoids ou obèses. Dans le même temps, le nombre d'adultes souffrant de diabète a explosé dans le monde en 35 ans, passant de 108 millions en 1980 à 422 millions en 2014, selon le premier rapport global de l'OMS publié en avril dernier. Pour le cas particulier du Maroc, l’OMS indiquait en janvier dernier que 14% des enfants marocains souffrent d’obésité. Le Maroc a été classé parmi les pays qui enregistrent une évolution de ce phénomène, avec ses voisins algériens et tunisiens, avec un taux de prévalence allant de 10 à 14,9%. L’Égypte connait, quant à elle, un taux supérieur, variant entre 15% et 20%. «En Afrique, le nombre d’enfants de moins de 5 ans en excès de poids ou obèses a presque doublé entre 1990 et 2014, passant de 5,4 millions à 10,3 millions», soulignent ainsi les auteurs du rapport. Ces derniers rappellent que dans les pays pauvres, les enfants de familles aisées sont davantage exposés au risque d’obésité, en raison des mœurs culturelles, consistant à penser que le surpoids chez un enfant est souvent «signe de bonne santé».