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L'UE met ses propositions sur la table

L'UE a dévoilé mardi ses propositions pour faire en sorte que le Royaume-Uni reste dans l'Union, mettant sur la table un frein d'urgence pour que Londres puisse couper les aides sociales aux migrants, et des garanties que la City ne pâtira pas d'un renforcement de l'euro.

L'UE met ses propositions sur la table
Le président du Conseil européen, Donald Tusk et le Premier ministre britannique David Cameron, le 31 janvier 2016 à Londres

«Etre ou ne pas être ensemble, telle est la question (...) à laquelle il faudra répondre dans les deux semaines à venir», a lancé le président du Conseil européen, Donald Tusk, en rendant publiques ses «propositions pour un nouvel accord avec le Royaume-Uni dans l'UE». 

Les propositions de Bruxelles, qui comprennent aussi un «carton rouge» que les parlements nationaux pourront brandir face à des projets européens, sont autant de réponses aux demandes de réformes du Premier ministre britannique David Cameron.

David Cameron, réélu en mai 2015, a promis d'organiser un référendum sous la pression des europhobes de l'Ukip et de l'aile eurosceptique de son propre parti, au risque de provoquer une nouvelle crise majeure au sein d'une UE déjà ébranlée par la crise migratoire.

«Les enjeux sont très élevés. Rien n'est facile dans cette affaire», a averti Donald Tusk, interrogé par la BBC, alors que David Cameron compte organiser dès juin la consultation populaire s'il arrache un accord aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE lors du prochain sommet européen les 18 et 19 février à Bruxelles.

Le Premier ministre conservateur a, immédiatement, salué «de réels progrès dans les quatre domaines où le Royaume-Uni a besoin de changement».

«Je crois au bout du compte que nous serons en mesure de montrer -si nous pouvons sécuriser ce qui est dans ce document, en finaliser les détails et l'améliorer encore- que le Royaume-Uni sera plus fort, plus sûr, plus prospère (...) dans cette Union européenne réformée», a-t-il professé.

Bruxelles a proposé mardi un mécanisme de «sauvegarde» pour limiter pendant une période pouvant aller jusqu'à quatre ans les aides sociales aux travailleurs migrants intra-européens, principalement d'Europe de l'Est, qui s'installent sur le sol britannique. Les coupes seraient graduellement réduites tout au long de la période concernée.

Ce «frein» pourra être activé en cas «d'afflux de travailleurs d'autres Etats membres d'une magnitude exceptionnelle», avec l'aval de Bruxelles et des autres pays de l'UE.

«Acceptable» ?

David Cameron exigeait un moratoire de quatre ans mais cette demande «discriminatoire» est contraire à la libre circulation des biens et des personnes, principe fondateur de l'Union. Les pays de l'Est, visés, y étaient fortement opposés.

Le secrétaire d'Etat tchèque aux Affaires européennes Tomas Prouza a jugé la proposition de Donald Tusk «acceptable». «Le débat porte désormais sur la durée pendant laquelle la liberté de circulation sera réduite», a commenté Tomas Prouza sur Twitter.

Donald Tusk a, également, proposé un «mécanisme» par lequel les neuf pays qui n'ont pas adopté l'euro peuvent faire part de leurs inquiétudes et recevoir «les assurances nécessaires» sur les décisions des 19 autres Etats de l'UE qui utilisent la monnaie unique.

Mais cela «ne constitue pas un véto et ne pourra retarder des décisions urgentes» en cas de crise financière, a assuré le président du Conseil européen.

La France, notamment, voit d'un mauvais oeil les revendications britanniques sur ce point, craignant qu'elles visent à protéger les intérêts de la puissante City. 

Donald Tusk propose en outre un «système de carton rouge» qui permettrait, sur décision de plus de la moitié (55%) de l'ensemble des parlements nationaux de l'UE, de stopper des projets législatifs de l'exécutif européen.

Sans surprise, les eurosceptiques britanniques ont critiqué les propositions européennes, à l'instar du maire conservateur de Londres, Boris Johnson, qui a appelé à faire «bien davantage». Le chef de l'Ukip, Nigel Farage, a lui qualifié de «pitoyable» l'accord qui se profile.

D'après les sondages, les Britanniques restent très partagés. Le référendum pourrait être organisé le 23 juin, selon les médias.

L'une des premières réactions des 27 collègues de David Cameron est venue du Premier ministre libéral danois Lars Lokke Rasmussen, à qui le Britannique doit rendre visite vendredi et qui estime que la lettre de Tusk est «une bonne base pour des négociations». David Cameron est également attendu à Varsovie le même jour.

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