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Faisant suite à la prestation «Volumes fugitifs, Faouzi Laatiris et l’Institut national des beaux-arts de Tétouan», cet artiste singulier nous invite à sillonner d’autres sentiers plastiques, à travers sa triple thématique sur laquelle il s’est basé pour mener ses réflexions et autres méditations autour de «L’objet désorienté», la «Ville ambulante» et la «Renaissance des mythes». Une sorte de rétrospective, comme l’atteste le président de la Fondation nationale des musées, Mehdi Qotbi, qui nous permet de mieux connaître le déroulé créatif de l’artiste.
«C’est une approche inédite qui a permis à l’artiste de questionner ses œuvres au regard de l’époque qui les voit renaître. À travers cette exposition, le MMVI continue de jouer son rôle fondamental en consacrant des artistes modernes et contemporains dont le talent et la création racontent une partie de l’histoire artistique du Maroc et au-delà. Consacrer, c’est également redonner vie à un travail accompli, mais parfois tombé aux oubliettes. C’est dans cette perspective que nous avons soutenu la création par Faouzi d’œuvres passées qui n’avaient été ni présentées, ni reconstruites depuis des années, permettant ainsi au public de les redécouvrir», souligne-t-il. Ainsi, dans ce second chapitre du projet ambitieux initié par le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat, l’observateur est contraint de pénétrer dans l’itinéraire des «Sept Portes» que Faouzi a présenté auparavant et dans lequel on décèle l’univers créatif de l’artiste étalé sur trois sections thématiques, notamment «L’objet désorienté», «Ville ambulante» et «Renaissance des mythes», permettant de déambuler dans les dédales inventifs de l’artiste et d’expliquer l’avènement de chacune des étapes de l’exposition et les concepts moteurs qui ont mené à sa naissance et à son aboutissement. Tout un travail de réflexion très poussé.
Ainsi, la première étape fait état des transformations mutuelles de l’industrie et de l’artisanat dès les années 1990, mais aussi un certain sens du «kitsch», plus embrassant qu’excluant. La seconde tend à aborder les mutations de l’espace public, non seulement à l’heure de la mondialisation, mais aussi des printemps arabes. Quant à la troisième phase de l’exposition, elle donne lieu à des réflexions sur les liens entre sacré et profane, toujours dans le contexte de la mondialisation économique. Aussi, avec la figure mythologique du Bouraq dans le conte des «Mille et une nuits», l’artiste exhume un inconscient collectif où religion et politique produisent un cocktail explosif.
Tout ce travail original, permettant d’offrir des pistes de recherche à partir de ce riche univers de l’artiste où le social et le politique se mêlent constamment au kitsch et à la mascarade, a été orchestré par le commissaire de l'exposition, Morad Montazami, qui a mené des recherches approfondies pour mettre en relief toutes les réflexions et les méditations de l’artiste Faouzi qui ne cesse de «revendiquer la suprématie de la vie sur l’art et de légitimer l’inachevé comme principe du processus de création». Pour mieux pénétrer
dans les sentiers créatifs de l’artiste, une table ronde, dirigée par le commissaire de l’exposition, a permis à une
pléiade d’intervenants, notamment Abdelmajid Arrif, Touda Bouanani, Maud Houssais, Nadia Sabri et Syham Weigant, de plonger dans les thématiques de l'exposition pour en sortir les idées initiatrices.
