Les plus récentes recherches, réalisées en 2015, ont analysé la réponse de la mer Méditerranée à différents types d’incertitudes dans un contexte de scénarios de changement climatique. «Les simulations mettent en évidence un réchauffement de 2 à 4 °C des eaux de surface d’ici à la fin du siècle et des modifications dans la circulation océanique dans le bassin», conclut l'étude dont les résultats sont publiés par un périodique scientifique qui cite le Centre national de la recherche scientifique (France). La Banque mondiale (BM) cite quant à elle des études qui indiquent que la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) subit de plein fouet les effets du changement climatique qui risquent de réduire de 10% de la disponibilité de l’eau courante à l’horizon 2050.
Cette fragilité se trouve aggravée par l'arrivée chaque année de 200 millions de touristes sur les deux rives de cette mer quasi fermée. À l'approche de la COP 22 en novembre prochain, la BM et plusieurs universités marocaines se réunissent les 1er et 2 juin pour examiner les moyens pour renforcer la dimension climatique dans l’élaboration des politiques sectorielles. Selon Taoufiq Bennouna, spécialiste en gestion des ressources naturelles à la BM cité dans le communiqué : «Nous relevons un important décalage entre les connaissances acquises sur les changements climatiques et leur application dans les politiques publiques et la prise de décision.
L’objectif de cette conférence est de sensibiliser les acteurs pour inscrire les changements climatiques au cœur des politiques de développement territorial». Le Maroc, qui ambitionne d’attirer 20 millions de touristes à l’horizon 2020 et où le tourisme représente 12% du PIB selon le ministère de tutelle, évoquera lors de cette rencontre le programme «Qariati» visant la promotion d’un tourisme rural responsable. Selon le ministère du Tourisme, ce programme nécessite un investissement de 3.600 millions de DH sur la période 2013-2025. «Les changements climatiques représentent un phénomène de plus en plus menaçant qui risque à terme de nuire aux économies des pays du Bassin méditerranéen ; et le secteur du tourisme n’est qu’un exemple parmi d’autres. Il faut donc souligner le caractère urgent d’une prise de conscience et surtout d’une intégration des changements climatiques dans les stratégies de décentralisation et de développement territorial des pays du Bassin», conclut Marie Francoise Marie-Nelly, directrice des opérations pour le Maghreb à la BM.
