En partenariat avec la Coalition pour la valorisation des déchets (COVAD), la CGEM a organisé, le 10 octobre dernier à Skhirate, le Sommet international pour la valorisation des déchets et le climat. Tirant la sonnette d’alarme, Mme Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM, a saisi cette occasion pour lancer un appel à l’action rapide en matière de valorisation des déchets afin d'éviter un lendemain trop difficile et trop coûteux. Un message fort que la responsable a voulu transmettre aux opérateurs privés et publics du secteur des déchets, aux experts nationaux et internationaux, aux représentants des ministères et des collectivités locales, et aux acteurs non étatiques impliqués dans la gestion des déchets ayant pris part à ce sommet. «Agir aujourd’hui et maintenant, car demain ce sera trop difficile et trop coûteux» au Maroc, où la production des déchets s’élève à 7 millions de tonnes de déchets, générant 7,5% des émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays», a-t-elle déclaré.
Certes, l’élimination définitive des déchets reste un objectif difficile à atteindre, néanmoins les acteurs économiques et sociaux devront engagés des actions efficaces et pratiques pour atténuer leurs effets. C’est d’ailleurs ce qu’a exprimé Mme Bensalah-Chaqroun en affirmant qu’une action tardive sera plus compliquée avec notamment une augmentation de la cadence de production des déchets à un rythme de 3,5% par an, exacerbée par la croissance démographique et les changements des modes de consommation. La meilleure solution reste, selon la responsable, la diminution de la production des déchets en consommant mieux et moins et une prise de conscience réelle de la valeur des déchets en tant que sous-produits, et même des produits, susceptibles de générer soit des intrants, soit de l’énergie.
En effet, «une gestion intelligente de nos déchets nous permettra à la fois de diminuer leur empreinte climatique et de consommer moins de ressources», a indiqué la présidente de la CGEM en ajoutant qu’outre son rôle écologique, la valorisation des déchets est aussi un secteur porteur de l’économie. Elle permet en outre la création d’emplois à travers notamment l’émergence de nouveaux métiers dits verts, et le développement d’une économie à bas carbone en faisant appel à des ressources alternatives et en diminuant ainsi la pression sur les ressources naturelles. Tout en rappelant l’urgence d’augmenter le taux de recyclage au Maroc, qui n’est que de 7%, Mme Bensalah-Chaqroun a par la même occasion insisté sur l’importance d’une gouvernance partagée entre le secteur public et privé, d’une concertation permanente avec toutes les filières produisant les déchets et d’une taxation équitable, englobant tous les déchets, répondant au principe du pollueur-payeur et applicable aussi bien aux importations qu’aux produits locaux. Elle a également jugé nécessaire de mobiliser des financements pour dynamiser cette économie, d’avoir une adhésion de tous les acteurs (gouvernement, entreprises, organisations professionnelles, régions) et de valoriser le savoir-faire national sur le terrain.