La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) affirme, dans un nouveau document de politique générale sur «La sélection et la hiérarchisation des affaires», qu'elle «s'intéressera particulièrement» aux crimes impliquant ou entraînant «des ravages écologiques, l'exploitation illicite de ressources naturelles ou l'expropriation illicite de terrains».
À travers le monde, l'indignation ne cesse de croître au sujet de ces communautés rurales expulsées de leurs terres, qui sont ensuite revendues à des sociétés agricoles ou minières, notamment. Selon l'ONG Global Witness, des millions de personnes ont été expulsées de leurs terres à travers le monde et la décision de la procureure «montre que l'époque de l'impunité est terminée», a affirmé sa directrice Gillian Caldwell.
Au moins trois personnes sont tuées chaque semaine alors qu'elles tentent de défendre leurs terres, assure l'ONG. Basée à La Haye, la CPI, premier tribunal international permanent chargé de juger les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et les génocides, s'est pour le moment concentrée sur des conflits complexes, surtout en Afrique. Un total de 124 pays a ratifié le Statut de Rome et dix enquêtes ont été ouvertes, dont neuf en Afrique.
La procureure a également ouvert neuf examens préliminaires, étape précédant une enquête qui sert notamment à déterminer si la Cour est compétente. Six procès sont en cours. Mais le Statut de Rome prévoit également des crimes qui peuvent être commis en temps de paix.