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La Faculté de Nador met au point une méthode de lutte contre une algue néfaste

L'équipe de recherche en Génomique translationnelle de la Faculté pluridisciplinaire de Nador a développé un test génétique qui détecte la production des toxines produites par une algue néfaste à la croissance de certains fruits de mer.

La Faculté de Nador met au point une méthode  de lutte contre une algue néfaste

Certaines algues peuvent avoir un impact négatif sur l'écosystème marin et, par conséquent, sur le rendement des industries de la pêche et de l’aquaculture. En effet, quand les conditions marines de température, de salinité et de nutriments sont déstabilisées, ces algues peuvent proliférer pour atteindre un nombre alarmant. Elles peuvent ainsi intoxiquer les fruits de mer et provoquer leur paralysie et leur mort. Ce qui pourrait occasionner des pertes sur le plan économique. Travaillant sur cet aspect de l'aquaculture, l'équipe de recherche en Génomique translationnelle de la Faculté pluridisciplinaire de Nador a développé un test génétique qui détecte la production des toxines produites par cette algue appelée «pyrodinium bahamense». «Ce test, peu coûteux, très simple et rapide à effectuer, peut-être utilisé au Maroc comme procédé permettant de vérifier la qualité dans les stations d’aquaculture et dans les zones de pêche des fruits de mer», explique au «Matin» le professeur Hicham Mansour de la Faculté pluridisciplinaire de Nador. Partant de ce constat, l'équipe de recherche de la Faculté pluridisciplinaire de Nador (Université Mohammed Ier), récemment fondée par le Pr Hicham Mansour, a utilisé le gène satotoxin (SxtA4) qui est directement lié à la production de la toxine chez cette algue. L'évaluation de la toxicité a été directement réalisée sur des prélèvements d'eau collectés tout au long de l'année.

Ce test a été mis à la disposition d'une équipe de recherche à l’Université d’Oslo en Norvège pour détecter et suivre la production des toxines dans l’une des grandes stations d'aquaculture dans le monde en mer Rouge. Les résultats obtenus étaient très probants et reproductibles dans deux stations d'études évaluées. Ce travail a été publié dans le prestigieux journal «Harmful Aglae». 


Questions à Hicham Mansour, professeur à la Faculté pluridisciplinaire de Nador

«Nous envisageons d’adapter ce test aux besoins de la région de l'Oriental»

Maintenant que la fiabilité du test est prouvée, quelle sera la prochaine étape ? Comptez-vous breveter votre découverte ?
Le test a été publié pour que la communauté scientifique internationale puisse l’utiliser, de ce fait il tombe dans le domaine d’exploitation publique. Mais nous avons l’expérience et l’expertise dans le développement de ce type de test, nous envisageons de l’adapter aux besoins de la région orientale connue particulièrement par sa grande lagune située dans la ville de Nador, la Marchica.
Cette lagune est une des grandes lagunes de la Méditerranée qui abrite une diversité d’espèces marines qui ont un grand intérêt économique pour notre région. Ce type de test pourrait valoriser ces espèces, augmenter leur rendement et leur qualité pour les rendre plus compétitives à l’échelle nationale et internationale.

Avez-vous tenté de sensibiliser les autorités compétentes à l’importance de ce test ?
Effectivement, nous sommes en contact avec plusieurs organismes de la région, principalement l’Agence de la Marchica chargée de l'aménagement du site de la lagune de la Marchica, qui nous a ouvert ses portes et nous a consacré beaucoup de temps pour discuter une éventuelle mise en place d’une plateforme de génomique internationale au sein de la lagune qui aura, entre autres, pour mission le monitoring génétique des espèces marines à intérêt économique. Nous collaborons aussi, avec l’Institut national de recherche halieutique de Nador qui s’intéresse beaucoup à ces outils génétiques de pointe.
Enfin, nous avons aussi le soutien des associations de la région, le Centre d'études coopératives pour le développement local (CECODEL). Les tests génétiques sont aujourd’hui un outil indispensable qui peut être utile dans plusieurs domaines. Nous travaillons en collaboration avec des institutions internationales, pour développer d’autres tests qui peuvent avoir un grand intérêt pour notre pays.

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