Des mortarboards (toques carrées) qui se jettent en l’air, des étudiants en toge, des parents et des enseignants émus... tout est digne d’une cérémonie de graduation à l’américaine. Nous ne sommes pas dans une université étrangère ou privée, mais à la remise des diplômes des étudiants de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales Aïn Chock de Casablanca, Université Hassan II, organisée le 23 septembre à l’espace Othali à Casablanca. Une ruche formée des étudiants en master prépare minutieusement ce temps fort de l'année universitaire, sous l’œil bienveillant du doyen Abdellatif Koumat. C’est une première pour la faculté publique, mais tout se passe selon l’étiquette des universités étrangères. Les préparatifs cèdent la place à une grand-messe bien organisée. Avec leurs toques et leurs écharpes orange correctement mises, les lauréats des licences fondamentales, toutes disciplines confondues, font une entrée émouvante. Ils s’installent d’un côté, les familles et les invités de l’autre. De l'arrivée des étudiants, charmés par cette belle consécration, jusqu'à la fin de la cérémonie en passant par la montée sur scène des lauréats sélectionnés et ceux primés, le show est aussi sérieux que joyeux. Des prix sont distribués aux premier et deuxième de chaque promotion. Il faut dire que l’évènement est de taille. La faculté ne célèbre pas seulement les lauréats distingués de la promotion 2015-2016, mais également son 70e anniversaire.
De nombreux hommages ont été rendus à l'engagement et à l'excellence des professeurs, cadres administratifs et étudiants. Les allocutions étaient pleines d’émotions et d’esprit. Selon Driss Mansouri, président de l'Université Hassan II, «ce diplôme est une première clé dans l’avenir des lauréats qui doivent accorder une grande importance aux valeurs et aux activités culturelles et sportives». Pour sa part, le doyen de la faculté a insisté sur l’importance d’un tel évènement pour l’ouverture de son établissement sur son entourage. La cérémonie, organisée sous le signe de la solennité et de la convivialité, a accueilli des enseignants fiers, d'anciens lauréats de la Faculté, des personnalités publiques et des partenaires du secteur privé. Tout le monde est venu encourager les 280 lauréats des licences fondamentales. Ces jeunes ont été choisis parmi 2.700 autres pour avoir obtenu des notes égales ou supérieures à 12. Les parents, étudiants et professeurs ont salué cette initiative dans une belle unanimité. Les lauréats se sont dits «honorés, fiers, ravis et émus». «C'est une première pour les lauréats de licences fondamentales. Ce rite motive les étudiants des universités publiques et les incite à ne pas baisser les bras. Même s’ils n’ont pas été acceptés aux grandes écoles, ils voient leur avenir sous un regard optimiste», témoigne Fatima Ezzahra, maman d’une licenciée en gestion.
Questions à Abdellatif Komat. doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Casablanca
« On veut valoriser les licences fondamentales »
Pourquoi avez-vous choisi d’organiser cet évènement en cette période précisément ?
Cette année, on fête le 70e anniversaire de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales Ain Chock de Casablanca. Elle a été créée en 1947 comme un centre relevant de l’Université de Bordeaux-France. Puis, elle a fait partie de l’Université
Mohammed V de Rabat en 1954 et de l’Université Hassan II depuis 1975. Nous avons aussi choisi de récompenser les lauréats qui ont eu leur licence fondamentale avec mention pour les valoriser et inciter à faire plus d’effort.
Quelles sont les catégories d’étudiants récompensées ?
Il y a trois catégories. La première compte les performances en matière d’enseignement, les majors de promotion en gestion, économie et gestion et droit (section arabe et française). On veut valoriser les licences fondamentales. Les performances sportives et d’ouverture sont aussi primées. Nous avons des étudiants qui ont représenté la faculté dans des évènements à l’international. On prime également les talents artistiques de la faculté. Plusieurs d’entre eux participent à la soirée.
Témoignages
Marwa Zahir, major de l’ensemble 1, Économie et Gestion
«C’est une fierté d’être primée par la faculté et de présenter nos professeurs à nos parents. Le cursus de 3 ans n’était pas facile, mais nous nous sommes adaptés et nos efforts ont été bien récompensés. J’espère pouvoir continuer mes études et faire un master.»
Amal Tahir, major de sa promotion en Gestion
«Aujourd’hui, nous tournons une page de notre vie. L’initiative de la faculté est louable. C’est une reconnaissance qui encourage les nouveaux élèves poursuivre le parcours pour obtenir le master et le doctorat. Elle redore aussi l’image de la faculté parce que la plupart des étudiants la considèrent comme un dernier choix. Il faut dire que les enseignants ont de très grandes compétences. Ils nous ont beaucoup soutenus et ont fait un grand travail de suivi pour faciliter l’adaptation et la réussite».
Rachid Titi, lauréat en Droit, section arabe
«C’est un honneur de faire partie de cette promotion qui coïncide avec le 70e anniversaire de la faculté. L’établissement a fait beaucoup d’efforts pour réussir cet évènement et nous encourager. En tant qu’étudiant fonctionnaire, le parcours de trois ans n’était pas facile, mais les professeurs m’ont soutenu. Le sourire sur le visage des parents aujourd’hui est le meilleur récompense pour nous».
Ahmed Khdifiche, lauréat en Droit, section arabe.
«C’est à la fois motivant et réconfortant de voir que nos efforts sont récompensés. Nous sommes aussi honorés de voir des cadres et de grandes personnalités partager avec nous ces moments. Actuellement, on voit la faculté comme un établissement qui nous ouvre plusieurs horizons vers un avenir meilleur. Âgé de 40 ans et fonctionnaire, ces moments me rappellent d’agréables souvenirs».
Youssef Chakib, lauréat en Gestion
«Cette cérémonie est une belle surprise. Elle valorise les diplômes de la faculté et encourage les jeunes à s'y inscrire. Elle nous encourage aussi à poursuivre nos études supérieures et à entrer dans le monde de l'emploi avec confiance.