Malgré la multiplication récente des nouvelles dépenses, le gouvernement français a maintenu mercredi l'essentiel de ses pronostics macroéconomiques pour 2016 et 2017. «Une stratégie pour tenir nos engagements dans la durée» : c'est sous ce titre que le ministère des Finances a présenté cette année le «Programme de stabilité» de la France, un projet budgétaire pluriannuel qui doit être envoyé à Bruxelles d'ici fin avril. Ce document contient «peu de nouveautés, ce qui est une bonne nouvelle», a souligné en conférence de presse le ministre des Finances, Michel Sapin, cité par l’AFP. «C'est la preuve du sérieux dont nous avons fait preuve» en termes de prévisions, a-t-il argué. Sur la croissance, Paris maintient sa prévision de hausse de 1,5% du Produit intérieur brut (PIB) pour 2016 et 2017. Un pronostic plus optimiste que ceux de la Commission européenne qui tablait sur 1,3% en 2016 ou du Fonds monétaire international (1,1% en 2016 et 1,3% en 2017).
Le Haut Conseil des Finances publiques, organe indépendant évaluant la crédibilité des prévisions budgétaires du gouvernement, a toutefois jugé que pour 2016, le pronostic de 1,5% était «encore atteignable». Pour 2017, il l'a aussi jugé «plausible», soulignant toutefois les risques pesant sur l'économie mondiale et la zone euro. Côté finances publiques, Bercy confirme son objectif de réduire le déficit à 3,3% du PIB en 2016 – après 3,5% en 2015 – puis à 2,7% pour 2017, conformément aux engagements pris auprès de Bruxelles. Le ministère a en revanche abaissé sa prévision d'inflation pour cette année à 0,1% contre 1% inscrit dans la Loi de finances de 2016, et table sur 1% en 2017. En cause, la faiblesse des prix du pétrole. Cette inflation basse, qui pèsera sur les rentrées fiscales liées à la TVA, impliquera pour Paris de trouver des économies de 3,8 milliards d'euros en 2016 et de 5 milliards en 2017, pour pouvoir respecter ses engagements en matière de déficit.
