Pendant le Ramadan, les journées sont généralement synonymes de fatigue et de somnolence pour la majorité des jeûneurs qui n’ont qu’un seul souhait : dormir. En effet, les changements du rythme de vie durant ce mois sacré entraînent de nombreuses modifications, notamment dans le rythme du sommeil. Les gens veillent plus tard que d’habitude et ne dorment pas suffisamment.
«Pendant le mois du Ramadan, on n’arrive plus à dormir assez. Pour les gens qui travaillent, le réveil au matin est un vrai cauchemar. Et du coup, où qu'on aille, on voit des visages fatigués, des gens qui bâillent à longueur de journée et qui se plaignent du manque de sommeil», confie Mouad, 29 ans, banquier. Et de poursuivre : «En même temps, il est difficile de faire autrement. La rupture du jeûne est à 19 h 45, donc très tard. Après, il faut aller faire la prière des tarawihs qui se termine généralement vers 23 h. Ensuite, soit on sort avec des amis, soit on veille avec la famille et parfois on reste éveillée jusqu’à l’heure du shour, à 3 h 30, ce qui fait qu’on dort très peu».
Cette année encore, le Ramadan coïncide avec la période estivale, ce qui veut dire que les journées sont très longues et les nuits sont courtes. Et comme les Marocains sont généralement pris par le devoir religieux, les assemblés entre amis ou les soirées devant la télé avec la famille, ils n’accordent pas beaucoup d’importance au sommeil. Du coup, la règle des 8 heures de sommeil par jour n’est pas du tout respectée en cette période, ce qui peut avoir un impact négatif sur la santé des jeûneurs. «Le sommeil n’est pas un luxe, c’est un réel besoin physiologique indispensable à tout être vivant. Il joue un rôle capital dans le processus de récupération physique et psychique de l’organisme. Une personne qui dort peu ou mal va se réveiller fatiguée, irritable avec des troubles de la concentration et de la mémoire. De la quantité et de la qualité de sommeil vont dépendre les performances et le comportement pendant la journée. Beaucoup d’études ont prouvé le rapport entre les troubles du sommeil et l’apparition d'une hypertension artérielle, d’une insulinorésistance ou d’un diabète», explique Dr Fouzia Kadiri, présidente de la Société marocaine du sommeil et de la vigilance.
Parmi les facteurs qui ont un impact négatif sur la qualité du sommeil, il y a la prise de boissons excitantes le soir, telles que le café et le thé, le dîner à une heure tardive de la soirée, sans oublier le shour… Tout cela ne peut que troubler le sommeil, voire causer des insomnies. «Pour bien dormir pendant le mois du Ramadan, il faut tout d'abord être conscient de l’intérêt et du rôle du sommeil. Il faut éviter de prendre trop de café et de thé après la rupture du jeûne.
Il faut éviter de trop manger ou de manger lourd avant de dormir et éviter de faire de longues siestes pendant la journée et en particulier à l'approche de l’appel à la prière du maghrib. Il est important de dormir 5 cycles de sommeil par nuit et de savoir les organiser autour des tarawihs et du shour. Par exemple dormir de 23 h 30 à 2 h 30 puis de 4 h à 8 h. Si pendant la journée la personne se sent fatiguée, elle peut dormir entre 13 h et 15 h si possible, ce sont des heures physiologiques du sommeil».
