Avec les familles de plusieurs de leurs employés parmi les 100.000 personnes évacuées de Fort McMurray, plusieurs compagnies ont décidé de suspendre ou de réduire considérablement leur production, comme les grands groupes canadiens Suncor ou Syncrude ou encore la filiale canadienne de Shell.
Suncor, qui produit plus de 400.000 barils de pétrole par jour (bj) dans la région, a ainsi stoppé son principal site de production au nord de Fort McMurray.
Shell Canada a également suspendu sa production sur le site Albian, à 95 km au nord de Fort McMurray, qui produit environ 255.000 bj, a indiqué la compagnie.
Le consortium Syncrude, qui exploite le plus grand gisement de sables bitumineux dans la région, a aussi réduit sa production, sans donner de chiffres.
Les installations de ces compagnies, situées dans un rayon de 25 à 100 km au nord de Fort McMurray, ont été épargnées jusqu'à maintenant par les feux qui font rage plus au sud. Mais les entreprises ont renvoyé un grand nombre de leurs employés pour qu'ils puissent retrouver leurs familles réfugiées dans des grandes villes plus au sud de l'Alberta.
«Ce qui réduit la production, et pour une bonne raison, c'est que les employés ne sont pas là», a dit jeudi la Première ministre de l'Alberta Rachel Notley en résumant la situation.
Les infrastructures pétrolières n'étant pas détruites, «l'industrie sera en bonne position pour reprendre sa production une fois que le feu sera maîtrisé», a-t-elle expliqué lors d'une conférence de presse, avouant cependant qu'il y aurait «des impacts sur l'économie».
Ces feux au sud-est de Fort McMurray ont forcé jeudi la filiale canadienne de ConocoPhillips à suspendre sa production et évacuer son site de Surmont, qui produit quelques dizaines de milliers de barils de pétrole par jour.
Les incendies n'ont pas jusqu'ici affecté la production d'autres grands groupes, comme Imperial Oil, filiale canadienne du groupe américain ExxonMobil, ou Canadian Natural Resources.
Cette catastrophe naturelle se produit alors que Fort McMurray subissait déjà de plein fouet depuis deux ans les contrecoups de la chute des prix du pétrole, avec la perte de plus de 40.000 emplois directs en Alberta, conséquence d'un chute de production dans la troisième réserve d'or noir de la planète.
