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La surconsommation et la pollution des eaux fragilisent la région de Rabat-Salé-Kénitra

Surexploitation des nappes phréatiques, dont certaines sont en plus polluées par des intrusions d'eau de mer, pression démographique et urbaine, prolifération des puits et forages sauvages pour l’irrigation et l’industrie... sont autant de facteurs qui fragilisent davantage la région de Rabat-Salé-Kénitra face aux changements climatiques.

La surconsommation et la pollution des eaux fragilisent la région de Rabat-Salé-Kénitra
Premier secteur économique pointé du doigt, l'agriculture consomme les ressources hydriques de manière inconsidérée et contribue à la pollution des nappes phréatiques de la région de Rabat-Salé-Kénitra.

La Commission régionale des droits de l'Homme de Rabat-Salé-Kénitra a invité, en fin de semaine dernière à Rabat, les acteurs de la société civile et les représentants de différents ministères à agir contre les impacts néfastes du changement climatique dont souffre déjà la région. Premier secteur économique pointé du doigt, l'agriculture consomme les ressources hydriques de manière inconsidérée, selon le constat dressé par les experts tel que rapporté par la MAP.

En plus de cette surconsommation, cette voracité contribue à la pollution la nappe de Maâmora favorisant l'intrusion de l'eau de mer. Cette nappe souffre déjà d'un déficit de 15 millions de m3 chaque année. Autre nappe, celle de Shoul proche de Salé et de faible profondeur, autre problème : la prolifération des puits et de forages illicites.

Au niveau national, Abdelkader Benomar, directeur de la recherche et de la planification de l’eau au sein du ministère délégué chargé de l’Eau, avait déclaré au «Matin» : «Il y a actuellement des milliers de points de prélèvement d’eau non encore déclarés». Et de préciser que tout prélèvement d'eau existant à la date de publication de la présente loi (celle de 1995, ndlr) doit, dans un délai fixé par voie réglementaire, faire l'objet d'une déclaration. Le phénomène a pris une telle ampleur que les pouvoirs publics avaient organisé une campagne de sensibilisation, à travers les médias, portant sur l’obligation pour tout usager de déclarer son point de prélèvement d’eau. En 2013, le délai de déclaration a été prolongé de deux ans et a pris fin en octobre 2015. La MAP rapporte également que la nappe de Témara, objet de surexploitation agricole et industrielle, voit son niveau diminuer de 0,5 m par an ce qui a entraîné une remontée d’eau marine engendrant une salinité de l’eau des nappes côtières. La région de Rabat-Salé-Kénitra devrait connaître une faible augmentation du nombre de jours de vagues de chaleur estivale et une baisse des cumuls pluviométriques annuels de 6 à 20% à l'horizon 2030, dont ceux de l’hiver de 15 à 35%, d'après la troisième Communication nationale du Maroc à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Dans son engagement dans la lutte contre le changement climatique, le Royaume a établi un plan d'action prévoyant, entre autres mesures, de parvenir à 550.000 d'hectares en irrigation localisée à l'horizon 2020 et la substitution des prélèvements des nappes souterraines par les eaux de surface de 85 millions de m3 par an. 

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