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Éco-Conseil : En quoi consiste le «clan language» ?
Philippe R. Declercq : Le «clean language» qui se traduit littéralement par «langage propre», et pour lequel je préfère l’expression «langage épuré», est une technique de questionnement utilisée par les coachs et les thérapeutes. Nous nous attacherons ici à parler également de la manière dont tout manager peut utiliser cette forme de questionnement. Les questions du clean language sont formulées de manière à ce que la réponse client soit le moins possible influencée par la question. Exemple : «Et qu’aimeriez-vous qu’il se passe ?» est beaucoup plus épuré que «Et qu’allez-vous faire ?» qui appelle à fixer des actions. Celui qui pose les questions sera aussi attentif aux symboles et aux métaphores utilisées par son client.
Comment encourager le clean language en entreprise et quels sont les obstacles rencontrés ?
En entreprise, le «clean language» aura comme effet de permettre une grande liberté de parole, de favoriser l’expression créative et de valoriser chaque personne. La fonction du leader n’est pas de diriger de manière autoritaire, mais plutôt d’emmener, de montrer le chemin, de motiver en permettant à chacun d’exploiter au mieux son potentiel et ses talents. Le leader conscient se rend compte que ses dires, ses actions et ses gestes ont un impact sur les autres. Avec le «clean language», le manager va créer autour de lui une ambiance de confiance, d’ouverture à l’autonomie et d’accueil des idées créatives. Cette ambiance est source de motivation et de bons résultats. Le leader inspirant est celui qui, plutôt que de blâmer et dénier, accepte que chacun prenne ses responsabilités et puisse s’exprimer. L’utilisation du «clean language» demande des apprentissages parfois difficiles à accepter et pour lesquels chacun peut être résistant, car nous pouvons avoir l’impression de perdre une partie de notre pouvoir. Les apprentissages nécessaires sont, notamment, le développement de l’écoute, l’attention accordée à tous et la conscience de ses forces et faiblesses.
En quoi consiste l’accompagnement par un coach professionnel ?
Lorsqu’une entreprise encouragera ses cadres, en commençant par le plus haut niveau, à porter une plus grande attention aux forces innovantes et positives dans l’entreprise, elle leur demandera des changements de comportement, dont l’utilisation du «clean language» sera la partie émergée de l’iceberg. Les efforts de chacun porteront sur différents domaines.
• Créer des relations ouvertes : il s’agit de porter attention à tous et de solliciter et écouter les avis de chacun. Les comportements des responsables seront tels que chacun se sentira invité à partager ses idées et ressentis sans se sentir jugé ou rejeté.
• Écouter attentivement : il est parfois bien difficile de faire abstraction des idées préconçues et des croyances pour écouter complètement les avis et idées de chacun.
• Utiliser des pauses : le silence de celui à qui vous posez des questions est utile puisqu’il crée sa réponse. Respecter ce temps de silence lui permet de s’exprimer en toute liberté et franchise.
• Avoir une attitude de curiosité : écouter attentivement avec une approche «je ne sais pas» permet d’entendre de nouvelles options et d’optimiser
la créativité.
• Poser des questions épurées : ces questions ne contiennent ni direction ni suggestion et laissent à votre interlocuteur toute liberté.
Comme on peut le constater, au-delà de la technique, l’utilisation du «clean language» est excellente quand elle devient le support de votre intention de partage, de compréhension profonde, d’écoute active et de confiance en votre interlocuteur et en sa capacité de développer des idées et des solutions nouvelles. Votre intention positive en tant que coach, en tant que manager et en tant que thérapeute sera servie avec succès en utilisant le langage épuré lors de vos conversations de développement de la personne et des affaires.
