Après Rabat, le Train du climat COP 22 a fait sa première escale, samedi dernier, dans la capitale du Gharb. Un événement qui prend toute son ampleur compte tenu des ressources naturelles et hydriques énormes dont regorge cette partie du Royaume. À cette occasion, Fouad M’hamdi, gouverneur de la province de Kénitra, accompagné de Mohamed Smouni, directeur du pôle développement de l’ONCF (Office national des chemins de fer), et de Aziz Rebbah, président de la commune urbaine de Kénitra, ont effectué une visite à l’exposition du «Train climat».
Celle-ci est abritée par huit voitures équipées. Trois voitures accueillent l’exposition scientifique, dédiée à la présentation de l’état actuel des connaissances scientifiques sur le climat, les effets des changements climatiques depuis le début de l’ère industrielle et les recherches en cours sur les moyens de les atténuer et de s’y adapter, en particulier au Maroc et en Afrique. Des chercheurs-doctorants marocains volontaires assurent le rôle de médiateurs climat et ont accompagné les visiteurs, lors de cette escale, à la découverte de l’exposition.
Sans être alarmistes, les différentes présentations ont mis l’accent sur la responsabilité de l’Homme dans le phénomène du réchauffement climatique et sur sa capacité à réduire les émissions des gaz à effet de serre. L’idée principale qui s’est dégagée de ces différents exposés est que ce phénomène est avant tout naturel, mais qu’il commence à émettre un impact négatif à partir du moment où l'être humain commence à produire de gigantesques quantités de gaz à effet de serre dans l'atmosphère en consommant sans limites de l'énergie. La présence de ces quantités anormales de gaz dans l'atmosphère renforce l'effet de serre naturel à un point tel que le climat commence à s'en trouver modifié.
L’exposition a constitué aussi l’opportunité de s’enquérir de la richesse et de la diversité des ressources biologiques du Maroc, de sa situation climatique, mais aussi des démarches et des solutions devant être apportées pour préserver cette richesse faunistique, floristique et hydrique. À cet égard, un exposé a été consacré à la région du Gharb. L’intervenant a mis l’accent sur les différents risques qui menacent cette partie du pays connue pour la fragilité de son écosystème. Il a révélé que l’accroissement démographique a eu comme premier impact l’accentuation de la pression sur les ressources : eau, sol, ressources végétales et animales. Malgré la réduction du rythme d’accroissement, la pression n’a pas diminué pour autant. La sécheresse cyclique a d’ailleurs accentué le déficit de ces ressources et accéléré le processus de dégradation. Le conférencier a indiqué que des zones ont été affectées par la salinité à cause de l’intrusion marine causée par la forte pression exercée sur les deux nappes phréatiques de la plaine du Gharb.
L’escale du Train du climat COP 22 à Kénitra a constitué un événement de grande importance. Elle a permis à un grand nombre de visiteurs, dont des élèves, de s'informer sur l’importance vitale de la protection de l’environnement. D’aucuns diront que l’exposition a déclenché un processus de réflexion sur l’extrême nécessité d’adopter de nouveaux comportements humains visant à contribuer à la préservation de l’écosystème.
