En panne sur le plan national, le dialogue social arrive à prendre forme dans certains secteurs. C’est le cas au sein du Groupe OCP où la direction a signé une nouvelle «charte de dialogue social» avec ses partenaires sociaux affiliés à quatre centrales syndicales. Signée vendredi, cette charte est la troisième du genre dans le groupe après celles signées en 2005 et en 2010. En effet, ce cadre a pour objectif de mettre un terme à toute forme de tension sociale et de préparer les conditions d’un dialogue sain au sein de l’OCP. Ainsi, cette charte lie l’Office aux syndicats les plus représentatifs. Il s’agit du Syndicat national des travailleurs des phosphates affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), la Fédération nationale du secteur phosphatier affiliée à l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), le Syndicat démocratique des phosphatiers affilié à la Fédération démocratique du travail (FDT) et le Syndicat national des phosphates affilié à l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM).
Pour la direction de l’OCP, qui vient de publier un communiqué dans ce sens, «cette charte traduit la conviction forte de la direction générale du groupe et des syndicats en une vision socio-économique commune pour réunir les conditions nécessaires à la réalisation des objectifs de croissance économique et de consolidation des acquis sociaux. Communication de proximité, décentralisation et renforcement de l’écoute et du dialogue permanent, notamment au niveau local sont les maîtres mots de cette nouvelle charte de dialogue social, à laquelle ont adhéré les syndicats signataires», lit-ont dans le communiqué du Groupe OCP.
Dans ce contexte, Mustapha Zemzam, secrétaire général de la section de Khouribga du Syndicat national des travailleurs des phosphates (CDT), souligne qu’après chaque échéance électorale (élections professionnelles), l’OCP signe avec ses partenaires sociaux une charte pour ouvrir les canaux du dialogue social. Selon lui, la charte de 2016 a été signée avec un peu de retard puisqu’elle devait l’être en 2015. Il précise que ce document devra permettre d’institutionnaliser le dialogue. La charte concerne plusieurs secteurs et c’est la raison pour laquelle des commissions ont été créées en relation avec le logement, la couverture médicale, la négociation collective… Cette nouvelle charte, souligne-t-il, vient aussi pour apaiser les tensions sociales qui avaient marqué les relations avec les partenaires sociaux. Tensions qui avaient pris la forme de grèves qu’avaient connues, il y a quelques mois, les sites d’El Jadida, de Khouribga et de Safi. À la charte s’ajoutent des protocoles d’accord signés chaque année entre les partenaires sociaux et la direction et qui constituent une mise en application de la charte, explique-t-il. De la sorte, ce document veut définir «le cadre d’action et de fonctionnement des différentes institutions représentatives du personnel, conformément aux dispositions du Code du travail, du statut du personnel des entreprises minières et des règles internes du groupe», ainsi que le souligne la direction de l’OCP.
L’objectif est d’asseoir une organisation performante du dialogue social construite autour de deux niveaux d’action. Il s’agit, en premier lieu, d’un dialogue social de proximité permettant une gestion courante et efficace des relations professionnelles au niveau local. Et, en deuxième lieu, d'un dialogue social à portée stratégique permettant le traitement des enjeux majeurs au niveau central. Car elle s’appuie sur 96 représentants du personnel du Groupe répartis sur neuf commissions du statut du personnel, couvrant l’ensemble des sites d’activité du Groupe OCP (Khouribga, Laâyoune, Benguérir, Youssoufia, Safi, Jorf Lasfar et Casablanca) et une douzaine de délégués à l’hygiène et à la sécurité. Par ailleurs, les syndicats, qui travaillent en concertation dans le cadre d’un «comité syndical commun», estiment que cette charte constitue la voie de la négociation pour l’élaboration d’une convention collective pour le secteur.
