Les élections législatives qui se sont déroulées vendredi ont permis l'émergence d'une nouvelle carte politique dominée par une structure bipolaire. En effet, le Parti de la justice et du développement (PJD) s’est adjugé la première place en remportant 125 sièges, talonné par le Parti authenticité et modernité (PAM) qui en raflé 102. Le Parti de l’Istiqlal (PI) s’est contenté de la troisième place, loin derrière avec 46 sièges. Dans le détail, selon les résultats officiels fournis par le ministère de l’Intérieur samedi dernier, le PJD a remporté 98 sièges au titre des circonscriptions électorales locales et 27 sièges au titre de la circonscription électorale nationale. Pour sa part, le PAM a récolté 81 sièges au titre des circonscriptions électorales locales, et 21 au titre de la circonscription électorale nationale.
Le Parti de l’Istiqlal s’est adjugé 35 sièges au titre des circonscriptions électorales locales, et 11 au titre de la circonscription nationale, suivi du Rassemblement national des indépendants (RNI) avec respectivement 28 et 9 sièges, du Mouvement populaire (MP) avec 20 et 7 sièges et de l’Union constitutionnelle (UC) avec 15 et 4 sièges.
L’Union socialiste des forces populaires (USFP) a remporté 14 sièges au titre des circonscriptions électorales locales et 6 au titre de la circonscription nationale, suivie du Parti du progrès et du socialisme (PPS) avec respectivement 7 et 5 sièges. Le Mouvement démocratique et social (MDS) s’est adjugé 3 sièges au titre des circonscriptions électorales locales, contre 2 sièges pour la Fédération de la gauche démocratique (FGD), alors que le Parti de l’unité et de la démocratie et le Parti de la gauche verte marocain ont remporté un siège chacun.
«La nouvelle carte politique du pays qui se profile à travers les résultats du scrutin montre une structure politique bipolaire PJD-PAM, une plus nette différenciation du poids de chaque parti et des mutations explicites du paysage social et politique du pays», analyse le président de l'Université Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès, Omar Assobhei, dans une déclaration à la MAP. M. Assobhei ajoute dans le même ordre d’idées que la pratique politique et les comportements des acteurs montrent des changements de fond qui traduisent dans les faits l’évolution sociale du pays. Et d’insister sur l'impératif pour tout acteur politique de tirer les enseignements de cette donne en vue de déterminer ses perspectives stratégiques internes et externes. Par ailleurs, il a relevé que ces législatives, les deuxièmes après l'adoption de la Constitution de 2011, ont démontré «la maturité du modèle démocratique marocain» et consolidé le fonctionnement serein des institutions, et l'unité et l'intégrité nationales.
«Le grand gagnant de ce scrutin est bel et bien le Maroc», a-t-il souligné, ajoutant que la légitimité des résultats des élections, elle-même confortée par le cadre réglementaire les régissant, est désormais reconnue par les observateurs nationaux et internationaux.
