Abou Firas al-Souri, de son vrai nom Radwane Nammous, porte-parole du Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, a été tué lors de frappes aériennes en Syrie. «C'est un ancien d'Al-Qaïda. Il a été ramené du Yémen pour contrebalancer idéologiquement l'État islamique», grand rival jihadiste d'Al-Nosra en Syrie, affirme à l'AFP Pieter Van Ostaeyen, historien et observateur des mouvements jihadistes. «C'est un coup dur pour Al-Nosra, même si cela ne l'affectera pas énormément au niveau opérationnel», a-t-il ajouté. D'après les sources de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) sur le terrain, l'armée de l'air du régime serait à l'origine des frappes qui ont visé une réunion à laquelle participait Abou Firas al-Souri avec d'autres jihadistes d'Al-Nosra, de Jound al-Aqsa et des jihadistes ouzbeks dans une localité de la province d'Idleb. Les cibles étaient une position à Kafar Jales, au nord-est de la ville d'Idleb, où se tenait la réunion et deux autres sièges d'Al-Nosra et Jound al-Aqsa dans le nord de la province d'Idleb.
La trêve globalement respectée depuis plus d'un mois entre rebelles et régime de Bachar al-Assad a permis aussi bien à l'armée syrienne qu'à son allié russe et à la coalition dirigée par les États-Unis de se concentrer sur la lutte contre les jihadistes, exclus de l'accord. Toutefois, depuis le 27 février, Al-Nosra, allié avec les insurgés dans plusieurs régions syriennes, gardait relativement profil bas. Le groupe jihadiste et des rebelles ont chassé le régime et ses alliés de la localité d'al-Eis, dans la province septentrionale d'Alep, et tué notamment 12 membres du Hezbollah chiite, d'après l'OSDH.
Dans le centre de la Syrie, l'armée syrienne s'est emparée dimanche de la ville d'Al-Qaryatayn, l'un des derniers fiefs de l'EI dans cette région. Lundi, l'armée est arrivée aux abords de Sokhné et de violents combats s'y déroulaient, selon l'OSDH. La prise d'Al-Qaryatayn, située à 120 km au sud-ouest de Palmyre, permet de sécuriser la cité antique et d'empêcher un retour des jihadistes qui y avaient détruit des trésors archéologiques et exécuté 280 personnes en 10 mois de présence.
