Menu
Search
Vendredi 10 Mai 2024
S'abonner
close
Vendredi 10 Mai 2024
Menu
Search
Accueil next L'humain au centre de l'action future

«Le soutien est octroyé aux réalisateurs confirmés lorsque le scénario est bon»

En sa qualité à la fois de directeur général du Centre cinématographique marocain (CCM) et de vice-président délégué de la Fondation du Festival international du film de Marrakech (FIFM), Sarim El Haq Fassi-Fihri nous a accordé un entretien pour répondre à certaines interrogations qui se sont imposées d’elles-mêmes à propos de cette 16e édition où le cinéma marocain est presque absent.

«Le soutien est octroyé aux réalisateurs confirmés lorsque le scénario est bon»
Sarim El Haq Fassi-Fihri.bPh. Saouri

Le Matin : On constate cette année l’absence de la rubrique «Cinécoles», comment expliquez-vous cela ?
Sarim Fassi-Fihri : On a confié «Cinécoles» à la Société nationale de radiodiffusion et de télévision qui va s’occuper du court métrage, parce qu'avec ses cinq années d’existence au sein du FIFM, on a commencé à recevoir beaucoup de courts métrages, jusqu’à 50 par an. Or on ne peut pas passer tout le monde. Vous savez, il y a beaucoup d’écoles et beaucoup de promotions. On a été contraints de laisser tomber ce projet.

Quel est, selon vous, le point fort de cette édition ?
On peut dire qu’on est passé du cinéma médiatisé à un autre genre, celui des grands maîtres, comme Béla Tarr. Et puis, cette année aussi, on a commencé à délocaliser le festival sur Rabat à travers la projection d’un film par jour au cinéma Septième Art. Peut-être que les années prochaines, cela pourra s’élargir à d’autres villes du Royaume.

Votre avis sur l’absence du film marocain de la compétition officielle ?
Il y a déjà le fait que beaucoup de films ne sont pas prêts. Je trouve que c’est une fausse polémique, car mettre un film seulement pour être présent, je n'en vois pas l’intérêt. Je trouve que la discrimination positive ne fait pas avancer les choses. Tous les grands réalisateurs marocains qu’on connaît sont en tournage pour le moment et les films que nous avons vus n’étaient pas au niveau de la compétition, puis il y a le film «Mimosa» qu’on n’a pas pu prendre, parce qu’il est passé dans plusieurs festivals. Mais on a un film marocain dans la catégorie «Coup de cœur». Il ne faut pas s’en faire pour la compétition, parce que d’autres grands pays ne sont pas représentés, comme l’Italie par exemple.

Sinon, croyez-vous que ce festival a un impact sur le cinéma marocain ?
Absolument, parce que la médiatisation du festival rejaillit forcément sur le cinéma marocain. Je viens de rentrer du Festival de cinéma en Argentine où j’ai été surpris par le fait que tout le monde connaissait Marrakech et le cinéma marocain. Où qu’on aille, la notoriété du festival aide notre cinéma, il y a ensuite des films marocains qui sont vus dans d’autres festivals.

Beaucoup de gens déplorent que ce festival soit organisé par une équipe presque entièrement étrangère ?
Ce n’est pas vrai, parce que la grande majorité de l’organisation est confiée aux Marocains. Il y a une expérience reconnue à une équipe qui fait cela dans le monde entier, il serait stupide de ne pas l’utiliser et de rester dans notre coin sans évoluer.

Beaucoup de cinéastes préfèrent que le soutien soit accordé en premier lieu aux réalisateurs confirmés ?
Il est donné aux réalisateurs confirmés lorsque le scénario est bon.
On ne fait pas de la distribution, c’est sélectif. Il faut que les gens fassent des efforts.
On ne va pas donner de l’argent comme ça à des réalisateurs qui ne travaillent pas, seulement parce qu’ils sont anciens, ce ne serait pas logique.

Lisez nos e-Papers