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Les clubs de football à la traîne

La scolarité dans le milieu du football reste un sujet sensible au Maroc. En effet, de nombreux joueurs du championnat national n’ont pas eu la possibilité de suivre à la fois un cursus scolaire et la carrière de footballeur. Du coup, plusieurs d’entre eux n’arrivent pas à accéder au monde du travail une fois qu’ils arrêtent le football.

Les clubs de football à la traîne

«Aucun club au Maroc ne donne de l’importance à la scolarité de ses jeunes joueurs». Cette déclaration du directeur technique national, Nacer Larguet, résume à elle seule la problématique sport-étude dans les clubs de football. Pourtant, la loi 30-09 relative à l’éducation physique et aux sports dans son article premier a fixé le rôle que doit jouer le centre de formation dans la scolarité des joueurs. Elle stipule que «tout établissement de formation rattaché à une fédération, à une ligue, à une association sportive ou à une société sportive ou créé sous forme d'association sportive permettant à des sportifs d'un âge minimum de douze ans de disposer d'une formation sportive, d'une part, et d'un enseignement scolaire général ou d'un enseignement professionnel, d'autre part». En dépit donc de ce que prévoit la loi, la réalité sur le terrain est autre puisqu’aucun club ne dispense de cursus scolaire à ses jeunes apprentis footballeurs.

Pour remédier à cette anomalie, le directeur technique national a préconisé de «commencer le travail en amont au moment du recrutement des catégories âgées de 10 à 13 ans. Il faut prendre en considération les paramètre psychologiques des jeunes afin de mettre en place des plans de carrière», nous a-t-il expliqué. Mieux encore, Larguet a levé le voile pour la première fois sur le projet de création d'un centre de formation initié par la Fédération royale marocaine de football en partenariat avec l’Université de Limoge et l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) pour dispenser aux jeunes footballeurs un bac sport football au Maroc. Ce centre de formation, précise Larguet, pourra aussi délivrer des diplômes pour les entraîneurs, les managers sportifs, les gestionnaires de clubs et directeurs de stade, ainsi que d’autres diplômes en relation avec les métiers du football. Larguet a rappelé que «l’après-carrière au Maroc reste un moment difficile pour les joueurs. Et nombre d’entre eux après une fin de carrière n’ont aucun moyen pour subvenir à leurs besoins et celle de leurs familles et bien souvent ils se retrouvent dans la précarité».

L’exception de l’AS FAR

Si le modèle sport-étude n’est pas encore répandu, il convient tout de même de mettre en avant le cas de l’AS FAR qui fait exception. Abdellah El Idrissi, directeur technique de l’équipe de la formation militaire, a révélé au «Matin» que «le club a démarré un programme sport-étude depuis le début de cette saison. Ce programme accorde une place importante à l’école dans la formation». Il a ajouté «que le club dispose d’une école accréditée par l’État au sein même de l’académie du club». Le directeur technique de l’équipe militaire a affirmé que «cette école a un cursus normal primaire, secondaire et bac et qu'en tant que directeur technique, il a organisé un planning flexible pour que ces jeunes joueurs puissent s’entraîner et bénéficier en même temps de leur scolarité». «Les joueurs sont suivis à chaque niveau de leur scolarité. Chaque joueur se doit d’être en accord avec les règles instaurées par l’académie en ce qui concerne les résultats à l’école. Si un joueur a des notes non satisfaisantes, cela pourrait conduire à son exclusion de l’académie de football», a-t-il souligné. Et de conclure : «Au début de chaque année de formation, j'explique aux jeunes recrues qu'ils ont été choisis pour leurs dons footballistiques, mais que le football ne peut à lui seul assurer un bel avenir». 

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