Lancée par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement en 2002, l’étude éco-épidémiologique sur le Grand Casablanca (avant le dernier découpage administratif), dont les résultats ont été présentés jeudi à Skhirate, a mobilisé 600 médecins, onze hôpitaux publics, 52 centres médicaux, onze bureaux communaux d’hygiène et quatre établissements scolaires. Cette enquête qui rentre dans le cadre du programme Qualit’air a récolté 10.000 informations, faisant ressortir une corrélation significative entre les concentrations de particules dans l’atmosphère et les consultations pour des infections respiratoires, des pneumonies et de l’asthme.
Dans sa présentation, Chakib Nejari, vice-président de l'Université Mohammed VI des sciences de la santé de Casablanca, souligne que les résultats diffèrent selon les zones considérées (Aïn Sebaa et Sidi Bernoussi, le centre-ville et Mohammedia) et des agents polluants. Pour le dioxyde d'azote, émis essentiellement par l'industrie et les transports routiers, Chakib Nejari dit que les résultats ne révèlent pas de «seuil de danger», quant à l'ozone (essentiellement du à la pollution automobile) il enregistre quelques pics de concentrations alors que le dioxyde de souffre (utilisation de combustibles fossiles) posent des problèmes de santé respiratoires ou cardiologiques à Aïn Sebaa et Sidi Bernoussi, là où se contre l'essentiel de l'activité industrielle du Grand Casablanca. «L'objectif d'une telle étude est d'évaluer la pollution atmosphérique et doter le pays d'un système de surveillance pour anticiper les risques», a conclu Chakib Nejari pour lequel «ce sont les premiers résultats qui demandent à être affinés». Le programme Qualit’air a également permis la mise en place d’un réseau de surveillance de la qualité de l’air dans les grandes villes du Maroc.
La création d’un réseau de surveillance de la qualité de l'air, regroupant le département de l’Environnement, de la Direction de la météorologie nationale et de la Direction générale des collectivités locales, a permis l’acquisition de stations de mesure : 29 stations fixes sont acquises : 13 par la Fondation
Mohammed VI pour la protection de l’Environnement, 9 par la Direction de la météorologie nationale, 5 par le ministère de l’Environnement et 2 par la région du Grand Casablanca. À cela s'ajoutent deux stations mobiles, celle de la Fondation et de la Direction de la météorologie nationale. Au total, le réseau national de surveillance de la qualité de l'air est composé de 31 stations.
