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Les dirigeants de l’UE à l'épreuve de dossiers décisifs pour l'avenir de l'Union

Les conséquences politiques et économiques du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit), la gestion du flux migratoire et la menace terroriste, qui plane sur le vieux continent, sont les principaux défis auxquels les dirigeants européens doivent s’atteler en cette rentrée européenne.

Les dirigeants de l’UE à l'épreuve de dossiers décisifs pour l'avenir de l'Union
Le coup de tonnerre du Brexit, décidé à la surprise générale par les Britaniques, est venu s'ajouter aux soucis des Vingt-Huit déjà aux prises avec un flux migratoire sans précédent à cause des multiples guerres civiles dans le monde et avec la men

Un mini sommet a déjà réuni le 22 août dernier dans la petite île italienne de Ventotene le président du Conseil italien, Matteo Renzi, la Chancelière allemande, Angela Merkel, et le Président français, François Hollande, pour tenter de relancer une Europe jetée dans le désarroi depuis que le Royaume-Uni a voté en faveur d’une sortie de l’Union européenne, le 23 juin. Cette réunion tripartite a eu lieu avant le sommet européen extraordinaire prévu le 16 septembre à Bratislava et convoqué après le coup de tonnerre du Brexit, décidé à la surprise générale par les Britanniques et qui est venu s'ajouter aux soucis des Vingt-Huit déjà aux prises avec un flux migratoire sans précédent à cause des multiples guerres civiles dans le monde et avec la menace terroriste.

Le mini sommet organisé en Italie a été précédé d’une réunion informelle tenue par les 27 Chefs d'État ou de gouvernement, le 29 juin dernier pour «débattre des conséquences politiques et pratiques» du «Brexit». «Il y a sans conteste un élément qui est ressorti clairement de notre débat. Les dirigeants sont absolument déterminés à demeurer unis et à coopérer étroitement à 27», avait déclaré le président Tusk à l’issue de cette rencontre. Le débat sur l'avenir de l'UE sans le Royaume-Uni que les dirigeants européens ont, ainsi, entamé sera poursuivi par les 27 Chefs d'État ou de gouvernement lors du prochain sommet qui aura lieu le 16 septembre à Bratislava.

Lors de leur réunion de juin à Bruxelles, les dirigeants européens ont clairement prévenu le Royaume-Uni qu'il ne pourra pas négocier un accès au marché unique «à la carte» après sa sortie de l'UE, c'est-à-dire sans accepter en contrepartie la libre circulation des personnes. «Nous espérons que le Royaume-Uni sera un partenaire proche à l'avenir», mais «l'accès au marché unique nécessite d'accepter les quatre libertés fondamentales de l'UE, y compris la liberté de mouvement. Il n'y aura pas de marché unique à la carte», avait alors lancé le président du Conseil européen Donald Tusk.

La gestion du flux des migrants sans précédent qui déferlent sur l’Europe fuyant les guerres civiles en Syrie, en Irak ou en Afghanistan ou en quête de conditions de vie meilleures sera aussi à l’ordre du jour des 27 dirigeants européens. Dans un premier temps, les Européens ont mis en place un plan de relocalisation de 160.000 réfugiés et demandeurs d’asile à travers les pays du vieux continent. Qualifié de «grand raté de l'Europe», ce plan a vite échoué du fait que certains États membres traînaient clairement des pieds et ne fournissaient pas les places d’hébergement nécessaires pour mettre en œuvre le mécanisme de relocalisation.

L’Europe se tourna alors vers la Turquie pour solliciter son aide dans l’espoir de stopper l’afflux des migrants. Le 18 mars dernier, Bruxelles et Ankara ont signé un accord visant à réduire l'arrivée de réfugiés en Europe fondé sur le principe des retours des personnes arrivées irrégulièrement et celui du «un (migrant renvoyé) pour un (réfugié accueilli)». Le deal, très critiqué par les ONG de défense des droits de l'Homme et même par l'ONU, prévoit ainsi le retour vers la Turquie de tous les «migrants irréguliers» arrivés dès le 20 mars en Grèce. En contrepartie, l'Union européenne devait accorder à Ankara quelque trois milliards de dollars, ainsi que l'exemption de visa pour les courts séjours en faveur des ressortissants turcs. Mais des désaccords ont ensuite surgi entre les deux parties sur le processus de libéralisation des visas, d'autant que le Parlement européen a refusé de s'en saisir, estimant que les critères prévus par la législation de l'UE n'ont pas encore été complétés par la Turquie. L'Europe exige notamment d'Ankara de réviser sa législation sur le terrorisme, jugée trop large selon les critères européens.

L'accord a été rendu encore plus fragile depuis la tentative de coup d'État qui a visé le Président turc Recep Tayyip Erdogan, les Européens lui reprochant des «abus» qui auraient marqué la gestion de l'après-putsch. Fixée par l'accord à la fin du mois de juin dernier, l'exemption de visas pour les ressortissants turcs, point le plus difficile à mettre en œuvre, tarde toujours à se concrétiser, suscitant l'impatience des dirigeants turcs qui soulignent que «cela doit arriver le plus vite possible». Au cours d'une rencontre informelle samedi à Bratislava, les ministres des Affaires étrangères de l'UE et de la Turquie ont souligné le besoin d'améliorer leur relation en dépit des désaccords.

Mais le ministre turc des Affaires étrangères Omer Celik a réitéré, face à ses homologues européens, les exigences de son pays en affirmant que «sans libéralisation des visas, la Turquie ne prendra pas part à de nouveaux mécanismes» pour répondre à la crise migratoire. Quant à la loi antiterroriste, elle ne sera pas changée tant que perdureront les menaces terroristes, a-t-il martelé. Aussi, la mise en œuvre de cet accord sera-t-elle incontestablement prioritaire pour les dirigeants européens qui ne cachent pas leur satisfaction quant à sa capacité à freiner l'arrivée de migrants dans leurs pays respectifs.

L'autre dossier chaud, plus ou moins lié à celui de la migration, qui attend les 27 dirigeants européens, consiste en la gestion de la menace terroriste, d'autant que nombre de pays, la France, la Belgique et l'Allemagne notamment, ont été visés par des attentats, revendiqués par l'organisation terroriste Daech. Afin de lutter contre le terrorisme, les vingt-sept pays de l'UE ont pris des mesures nationales et au niveau de l'Union, mais face à la persistance de la menace terroriste, ils sont encore appelés à gérer cette menace, dont les répercussions se font sentir sur les économies de certains de ces pays et au niveau de la population qui vit désormais dans l’insécurité.

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