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Les investigations et interventions menées par les brigades mixtes de sécurité chargées d'assainir les abords des établissements scolaires se sont soldées, durant l’année scolaire 2015-2016, par l’arrestation de 3.128 personnes soupçonnées d’actes criminels, dont 2.605 adultes et 523 mineurs.
Il s'agit, dans la majorité des cas, d'affaires relatives à la consommation ou au trafic de drogues (1.056 cas), indique un communiqué de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). «Le nombre des affaires recensées aux abords des établissements scolaires s’est élevé à 2.867 affaires passibles de peines, dont 1.056 relatives à la consommation et au trafic de drogue, ayant permis la saisie de 7,065 kg de haschich, 3,830 kg de cannabis, 147 comprimés psychotropes, 9 joints d'héroïne, ainsi que 231 couteaux, 272 bouteilles de boissons alcooliques, 70 tubes de colle, 6 feux d’artifice et 110 boîtes de cigarettes de contrebande», explique la même source.
Cela n'est malheureusement pas surprenant quand on sait que, selon les statistiques officielles, 15,5% des élèves des écoles marocaines, âgés de 13 à 15 ans seulement, fument régulièrement. Quant aux consommateurs d’alcool, ils sont 8% pour les garçons et 3,5% pour les filles. Ils sont également 3% à prendre des produits stupéfiants au sein même de leurs établissements scolaires. Selon cette même enquête, l'âge de la première cigarette est de 10 ans seulement.
L’usage des drogues par les jeunes dans les établissements scolaires est donc une réalité qui ne peut laisser personne insensible. L’Observatoire national des drogues et des addictions estime en ce sens qu’un lycéen sur cinq a déjà fumé une cigarette et 1 sur 10 a touché au cannabis. Pire, une autre étude menée par le ministère de l’Éducation nationale rapporte que 44,3% des élèves ont déclaré que l’accès aux drogues était très facile.
Par ailleurs, les élèves sondés déclarent dans 32,3% des cas qu’ils les achètent à l’intérieur des établissements scolaires, mais dans la plupart des cas cela se fait à l'extérieur : 56,6% rapportent que cela se fait aux alentours de l’établissement et 55,1% au niveau des cafés et salles de jeux à proximité. Ce qui confirme d'ailleurs les déclarations de la DGSN qui indique que la majorité des personnes arrêtées n’avait aucun lien avec le milieu scolaire. À noter enfin que plusieurs études citées montrent une relation significative entre l’usage des drogues, d'un côté, et l’absentéisme à l'école, la note inférieure à la moyenne et les nuits passées hors du domicile, de l'autre. Il existerait également une corrélation entre la prise de drogue et la violence ou les crimes.
