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Les États-Unis, un eldorado pour les biotechs françaises

Les États-Unis, un eldorado pour les biotechs françaises
Les États-Unis sont, d'après le cabinet IMS Health, le premier marché pharmaceutique mondial, avec une part qui devrait atteindre 41% des ventes globales de médicaments d'ici 2020, soit 574 milliards de dollars.

Les États-Unis demeurent pour l'industrie pharmaceutique un eldorado, qui attire de plus en plus de jeunes pousses françaises en quête de capitaux dans l'espoir de découvrir le prochain traitement révolutionnaire. Des grand-messes à des rendez-vous informels avec de potentiels investisseurs organisés à New York, première place financière du monde, et à Boston, capitale de la recherche : c'est l'effervescence sur la côte est américaine, à l'image de ce qui se passe dans la Silicon Valley, sur la côte ouest, avec l'économie de l'internet.

«On vient chercher des investisseurs qui entrent dans notre capital via des prises de participation», confie Franck Zal, PDG d'Hemarina. «À terme, notre ambition est de s'introduire en Bourse en Europe et sur le Nasdaq», la Bourse électronique américaine, explique cet ancien chercheur du CNRS (Centre national de la recherche scientifique). L'agence Business France, rattachée au ministère de l'Économie et des finances, joue les entremetteurs entre ces biotechs et les investisseurs américains. Hemarina, créée en 2007, espère lever prochainement 20 millions d'euros en novembre et prévoit un autre tour de table pour récolter jusqu'à 50 millions afin de financer ses essais cliniques.

Cette biotech développe des produits à base de molécules issues d'organismes marins, en l'occurrence un substitut sanguin destiné en premier lieu aux militaires victimes de blessures hémorragiques importantes. C'est un «transporteur d'oxygène» qui permet dans l'urgence d'attendre une transfusion sanguine, explique M. Zal, dont le groupe travaille également sur un pansement cicatrisant utile pour les plaies de patients diabétiques.
Faute de ne pouvoir effectuer les essais cliniques nécessaires pour le développement de son pancréas artificiel destiné au traitement des diabétiques insulino-dépendants (diabète de type 1), la start-up strasbourgeoise Defymed s'est tournée vers les États-Unis où la loi, moins contraignante, permet l'expérimentation sur les cellules souches.

Beaucoup d'appelés, peu d'élus

Le groupe, qui a besoin de 10 millions d'euros, affirme que son développement passe par le Nouveau Monde, de loin le premier marché mondial dans le traitement du diabète. «Si on n'est pas présents aux États-Unis, on n'est pas visibles. Tous nos concurrents s'y développent ainsi que nos futurs partenaires», assure le Docteur Richard Bouaoun, directeur des opérations. Les États-Unis sont, d'après le cabinet IMS Health, le premier marché pharmaceutique mondial, avec une part qui devrait atteindre 41% des ventes globales de médicaments d'ici 2020, soit 574 milliards de dollars.

Contrairement à l'Europe où il y a une pression sur les prix de la part des gouvernements, le marché américain est plus rentable, ce qui permet à l'industrie de dégager des marges beaucoup plus substantielles que sur le Vieux continent. Outre la levée des capitaux, l'aventure américaine passe également par des partenariats avec des acteurs ayant une taille critique pour mener à bien le développement et la commercialisation du médicament. La start-up Hybrigenics, qui planche sur un dérivé de la vitamine D destiné à ralentir la croissance des cellules cancéreuses dans le cas d'une leucémie touchant les personnes âgées, envisage un partage de licences. «Le plus tôt sera le mieux si on veut financer une partie des dépenses de développement», souligne le patron Remi Delansorne. Si beaucoup de produits sont testés sur les animaux (phase 2), peu arriveront aux essais sur l'homme (phase 3) et encore moins seront commercialisés, résume le dirigeant dont la startup est en négociations avec des laboratoires. Pour séduire, outre le côté innovant il faut savoir «vendre» son produit de sorte que les investisseurs s'y intéressent, expliquent à l'AFP ces chercheurs français.

D'autres start-ups commencent petit en espérant grandir via des accords avec des acteurs locaux qui leur ouvrent les portes de quelques établissements hospitaliers, envisageant une diffusion plus large si leurs produits font leurs preuves. C'est l'exemple de la société Secuderm dont le dispositif protégeant les cathéters des risques d'infection est distribué depuis peu dans un hôpital pédiatrique américain par une filiale locale du groupe Vygon.

Son ambition à terme est d'être présent dans le réseau des pharmacies CVS et Walgreen. Aux États-Unis, plusieurs millions de personnes portent un cathéter de longue durée, d'après Eric Gilli, le fondateur de Secuderm. «Si l'on captait 2% du marché, cela boosterait notre chiffre d'affaires qui est à ce jour de 250.000 euros et devrait atteindre un million en 2017», calcule-t-il.

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