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Les fontaines, un pan de l’histoire de la Cité ocre

Autrefois principales sources d’approvisionnement en eau, les fontaines publiques, appelées communément «Sekkayates», ont incontestablement constitué un pan de l’histoire de la ville de Marrakech et une partie intégrante de son patrimoine architectural.

Les fontaines, un pan de l’histoire  de la Cité ocre
La plus célèbre de ces fontaines est «Chrob ou Chouf», située près de la mosquée Ben Youssef et construite sous le règne du Sultan saadien Ahmed El-Mansour à la fin du 16e siècle.

Chaque quartier de la Cité ocre avait la sienne et chacun de ces édifices portait un nom évocateur d’un aspect de la vie de tous les jours. Point de ralliement et d’identité d’un lieu, la fontaine reste désormais un lieu de mémoire pour tous les habitants de la médina, eu égard notamment à son statut de source de vie, d’espace de rencontre pour les porteurs d’eau (guerraba) et de lieu de «dévotion» dans la mesure où elle est la plupart du temps adossée à un édifice religieux (mosquée, médersa).

Ces «Sekkayates» retracent à vrai dire des siècles d’histoire de la Cité ocre et traduisent le génie créateur des artisans de l’époque. Décorées d’arabesques rythmées, de faïence ou de marbre, ces gracieuses fontaines ont été édifiées par les dynasties régnantes successives, notamment les Saadiens. La plus célèbre de ces fontaines est sans conteste celle dénommée «Chrob ou Chouf» (Bois et admire), située près de la mosquée Ben Youssef et construite sous le règne du Sultan saadien Ahmed El-Mansour à la fin du 16e siècle. Véritable œuvre d’art, sekkayat «Chrob ou Chouf» possède un auvent orné de stalactites de stuc et recouvert de tuiles vertes protégeant ainsi la façade et la fontaine elle-même contre les intempéries. Cette fontaine a été classée au patrimoine culturel mondial de l’Unesco depuis 1985. Une autre fontaine se distingue aussi bien par sa taille, son décor que par son élégance. Elle est d’ailleurs la plus grande de la ville. Édifiée au 16e siècle par le Souverain saadien Abdellah Al-Ghalib Billah, la fontaine «Mouassine» faisait partie d’un vaste complexe religieux et socioculturel comprenant une mosquée, une bibliothèque, un hammam et une école coranique. D’une très grande taille (18 mètres de longueur), cette fontaine, sise dans un quartier historique riche en monuments d’architecture arabo-andalouse et en riads, a été restaurée en 1992.

Voir aujourd’hui l’eau couler des rares fontaines encore en fonction dans les ruelles de Marrakech avec leur décoration originelle propre, quoique défraîchie par endroits, atteste que le cœur de la médina ne s’est pas arrêté de battre. Si certaines ont en effet réussi à résister à l’usure du temps et sont encore fonctionnelles de nos jours, d’autres ont été malheureusement saccagées par les nouveaux arrivants sans aucun respect tant pour le patrimoine architectural que pour la denrée noble qu’est l’eau. Il est donc grand temps que tout un chacun ait un sursaut d’orgueil pour sauver ces monuments en voie de disparition. Les autorités locales sont ainsi appelées à accorder une attention particulière à ces fontaines, qui constituent un pan important du patrimoine architectural singularisant la ville, à travers notamment des projets de restauration. Il convient de signaler que deux fontaines de la Cité ocre avaient fait l’objet de restauration en 2009 par le Centre méditerranéen de l’environnement de Marrakech (CME) dans le cadre du programme «Euromed Heritage IV». Outre la restauration des fontaines Sidi Abdelaziz et Bab Doukkala, les 20 jeunes professionnels et étudiants marocains et européens ayant pris part aux travaux de réhabilitation avaient également contribué à l’élaboration d’un circuit touristique culturel de découverte des «Sekkayates» de la médina de Marrakech. 

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