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Les incertitudes politiques pèsent sur le marché des introductions en Bourse

Les incertitudes politiques pèsent sur le marché des introductions en Bourse
Euronext, l'opérateur qui chapeaute les Bourses de Paris, Lisbonne, Amsterdam et Bruxelles, a constaté une chute des introductions sur le marché. Ph AFP

Entre Brexit, élections américaines et volatilité sur les places financières, le marché des introductions en Bourse marque le pas en 2016, les sociétés prenant leur mal en patience dans un environnement difficile. Après un début d'année poussif, 2016 pourrait se terminer avec une amélioration, mais sans rattrapage complet, un constat similaire de Londres à New York en passant par la zone euro. «Le marché mondial des introductions en Bourse pour les 9 premiers mois de l'année présente les chiffres les plus bas depuis 2009», explique ainsi Cyril Court, directeur du marché primaire pour l'Europe chez HSBC France. De janvier à septembre, selon HSBC, le montant des entrées en Bourse dans le monde s'élevait à 89 milliards de dollars, soit un recul de 35% par rapport à la même période en 2015. La tendance est la même des deux côtés de l'Atlantique. Aux États-Unis, les montants levés ont chuté d'environ 50% en un an. L'Europe – Royaume-Uni compris – n'est pas mieux lotie, avec des opérations moins nombreuses pour un montant en recul de 45%.

Du côté d'Euronext, l'opérateur boursier qui chapeaute les marchés de Paris, Lisbonne, Amsterdam et Bruxelles, c'est le même son de cloche, avec 21 opérations pour 3,6 milliards d'euros levés à fin septembre, contre 52 opérations pour 12,4 milliards d'euros en 2015.
«À l'inverse de 2015, qui avait très bien débuté et s'était étiolée en fin d'année, 2016 a mal commencé avec des marchés actions en baisse», précise M. Court, de HSBC. Sur Euronext Paris, il a fallu attendre avril pour la première introduction en Bourse avec GeNeuro, suivi notamment de Mediawan, Maison du Monde et de biotech Gensight. Seule l'Asie Pacifique s'est illustrée, avec notamment l'introduction de la banque postale chinoise, la Postal Savings Bank of China (PSBC), plus grosse opération de ce type dans le monde en 2016 avec 7,4 milliards de dollars levés.

Brexit

«2015 était une année très active. En 2016, les circonstances ont favorisé la prudence, avec des reports d'introductions ou des suspensions. La raison ? Le Brexit», commente Anthony Attia, PDG d'Euronext Paris et directeur des cotations au sein de l'opérateur. L'incertitude au sujet du Brexit a créé un attentisme très fort au deuxième trimestre, avant même le vote-surprise des Britanniques en faveur de la sortie de l'Union européenne. Abeo, introduit sur Euronext Paris mardi, avait ainsi préféré repousser son opération prévue plus tôt dans l'année. Autre événement majeur : les élections présidentielles américaines début novembre. «C'est un vrai point d'interrogation», estime Franck Sebag, associé du cabinet EY. «C'est particulièrement vrai pour le domaine de la santé, dans le secteur de la biotechnologie qui est attentiste, car il y a débat entre les candidats américains sur le remboursement des médicaments», poursuit-il. À l'incertitude politique se sont greffés d'autres phénomènes, dont les taux d'intérêt très bas. «Cela ramène les investisseurs vers les marchés actions. Mais ces taux offrent aussi aux entreprises en quête d'argent frais un accès à d'autres sources de financement à des taux records», explique M. Court.

D'ici la fin de l'année, le marché pourrait cependant voir une éclaircie, notamment après les élections américaines. «Le quatrième trimestre pourrait être très bon. Mais il faudrait beaucoup d'opérations d'ici la fin de l'année pour faire changer la tendance», nuance Franck Sebag. D'ici fin décembre, plusieurs introductions en Bourse de sociétés valorisées autour d'un milliard d'euros devraient avoir lieu, précise Euronext, sans donner plus de détails sur les sociétés. «Nous sommes relativement positifs pour la fin de l'année et nous sommes raisonnablement optimistes pour 2017», souligne M. Attia. 

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