Menu
Search
Mardi 30 Décembre 2025
S'abonner
close
Mardi 30 Décembre 2025
Menu
Search

Les intoxications alimentaires, très fréquentes en été

Très fréquentes, surtout en été, les intoxications alimentaires peuvent effrayer par la violence de leurs symptômes. Le CAPM en recensait plus de 2.800 en 2015, un chiffre en hausse comparé à l’année précédente.

Les intoxications alimentaires, très fréquentes en été
Les intoxications sont particulièrement en hausse.

Une intoxication alimentaire est due à la consommation d'aliments contaminés par des agents pathogènes (bactéries, virus, parasites…) ou des substances toxiques comme les pesticides utilisés notamment sur les fruits et légumes. Bien que la cuisson ou la réfrigération permette d’éliminer certains germes, en été les fruits et légumes sont généralement consommés crus dans nos assiettes. Dans ce sens, il est impératif de bien les laver avant de les consommer. Certaines familles ajoutent même un peu d’eau de javel pour être sûres de tuer toutes les bactéries. À ce sujet, le Centre anti-poison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM) tient toutefois à prévenir les usagers. «Les intoxications par les produits ménagers sont fréquentes au Maroc. L’eau de javel arrive en tête avec 65,1% des cas». Il faudra donc veiller à bien respecter les proportions eau-javel et nettoyer l’aliment de nombreuses fois.

À noter cependant que les bactéries sont responsables de la plupart des intoxications alimentaires. Il existe de nombreuses explications possibles à cette contamination comme une cuisson inappropriée, le dépassement de la date de péremption du produit… «Je suis toujours vigilante lorsque j’achète des produits frais, car je me suis déjà retrouvée avec des yaourts périmés, ou du fromage râpé moisi», raconte, Naïma, une cliente. «Pire, une fois je m’en suis rendu compte en caisse, j’ai alors demandé un échange. L’employé a pris mon produit périmé et l’a remis en rayon avant de m’en rapporter un autre, “plus frais”…», s’offusque-t-elle. La rupture de la chaîne du froid lors du stockage est aussi une cause courante de l’intoxication alimentaire. À ce sujet, Naïma déplore le manque de vigilance de certaines enseignes. «Parfois, les clients ne referment pas la porte des bacs de congélation, d’autres fois cette porte est cassée et les produits laissés à chaleur ambiante». En effet, la chaleur favorise la multiplication de nombreuses bactéries. Dans ce sens, un produit laissé longtemps au soleil a toutes les chances de déclencher une intoxication alimentaire. Pourtant certains snacks, boucheries, épiceries et vendeurs ambulants laissent leur marchandise exposée toute la journée.

348 tonnes de produits impropres à la consommation saisis

Au Maroc, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) veille au grain pour protéger la population marocaine de toutes ces intoxications. D’ailleurs, l’Office a récemment annoncé la saisie et la destruction de 348 tonnes (t) de produits impropres à la consommation au niveau national, au cours du mois sacré du Ramadan. Il s'agit de 132 t de produits de la pêche, 106 t de viandes, 65 t de produits laitiers, 9,4 t de dattes et figues séchées, 7,8 t de produits de la minoterie et dérivés et 27,8 t d'autres produits alimentaires les plus consommés, a précisé l’ONSSA dans un communiqué. Sur le marché local, les services de contrôle de l’ONSSA ont réalisé 15.457 visites d’inspection, dont 9.798 en commissions mixtes, effectué 809 prélèvements d’échantillons aux fins d’analyses et établi 99 procès-verbaux de constatations directes d’infraction, selon la même source. Les quantités saisies durant ce mois (348 t) ont enregistré un recul de 67% par rapport à celles du mois du Ramadan de l’année dernière (1.070 t), relève le communiqué, expliquant que ces résultats
sont dus à la vigilance et au renforcement du contrôle avant et pendant le Ramadan 1437.

Malgré ces mesures, force est de constater que les intoxications sont en hausse au niveau national. En 2015, quelque 15.290 cas d’intoxication ont été recensés par le Centre antipoison du Maroc (CAPM). Un chiffre qui a augmenté de 14,6% par rapport à l’année précédente. Quant au nombre de décès, le CAPM a recensé au total 123 cas. Parmi les produits incriminés, les médicaments arrivent en tête avec 4.139 cas d’intoxications contre 3.194 en 2014. En seconde position, on retrouve les intoxications alimentaires avec 2.887 cas, contre quelque 1.600 en 2014 (source : ministère de la Santé). La viande et les produits carnés, les produits laitiers, le poisson et les produits de la pêche constituent les principaux aliments incriminés.

Le CAPM a recensé 6 cas d’intoxication alimentaire mortelle. En dévoilant ces chiffres en avril dernier, le CAPM a également tenu à signaler que ces statistiques ne reflètent qu’une «partie infime» des cas notifiés, d’où l’importance de maintenir la vigilance à ce niveau. À ce sujet, le ministère de la Santé précisait en 2015 que son département œuvrait chaque année pour la prévention des risques d’intoxication alimentaire en veillant constamment au prompt suivi des cas enregistrés, à la prise en charge des patients et à la mise en œuvre d’actions de sensibilisation. Sur le terrain des opérations de contrôle et d’inspection des commerces d’alimentation sont réalisées et ont permis de dévoiler un chiffre quelque peu inquiétant. En effet, entre 20 et 25% des restaurants, des snacks et des fastfoods contrôlés par les services sanitaires constitueraient un danger pour la santé du consommateur.

Lisez nos e-Papers