Toujours dans le souci d’être fidèle à son concept d’espace de découverte et de promotion des arts contemporains, la Fondation ONA a lancé son projet d’ateliers avec de jeunes collégiens dans le but de les encourager à s’exprimer et à faire valoir leurs capacités à travers l’art. «C’est un projet qui rentre dans le cadre des activités pédagogiques et artistiques de la Fondation ONA, s’inscrivant dans une démarche d’ouverture sur des jeunes de différents établissements scolaires, en particulier ceux des quartiers défavorisés, afin d’inciter ces enfants à la créativité artistique. C’est le deuxième projet du genre, après celui réalisé en 2011 autour de la thématique “Fantôme amadoué” et qui a suscité beaucoup d’intérêt lors de son exposition à la Villa des arts de Rabat», souligne Naïma Slimi, responsable de la communication à la Villa des arts de Rabat.
La réussite de la première expérience a motivé les responsables de la Villa des arts de Rabat et incité à récidiver avec un sujet d’actualité, concernant l’incohérence mondiale qui touche tout un chacun. Et c’est donc en partenariat avec le lycée collégial Allal Ben Abdallah (délégation Moulay Rachid, Casablanca) que l’exposition «Comment je vois le monde» a été réalisée, avec la précieuse collaboration du professeur d’éducation artistique Saïd Raji qui a encadré les enfants dans cette démarche.
«Dans un premier temps, nous avons discuté ensemble de la thématique pour voir comment ces jeunes voient le monde. Et ce à partir de ce qu’ils regardent, écoutent à travers les médias, le voisinage ou entre camarades. J’ai constaté qu’ils ont leur idée sur les guerres et les conflits qui se passent dans le monde arabe, que ce soit en Syrie, Iraq, Palestine, Libye… Donc, je leur ai demandé de traduire toutes ces pensées sans faire intervenir des images de guerre. Et puisque la guerre laisse derrière elle beaucoup dégâts, j’ai suggéré de travailler avec des matériaux de récupération (fer, cuivre, cendre, papier…). Ainsi, 80% de l’exposition est à base d’objets de récupération, avec un travail d’ensemble et une totale liberté pour le montage et le choix des techniques utilisées. On remarque ainsi des noms qui reviennent dans plusieurs travaux. J’ai été très surpris par l’engouement de ces jeunes et l’intérêt qu’ils ont porté à cette initiative. Le résultat m’a vraiment ébahi. Et dire qu’avec peu de choses, on peut avoir des pièces artistiques qui n'ont rien à envier à celles de vrais étudiants en beaux-arts», souligne le professeur d’éducation artistique Saïd Raji. Une simple équation qui peut résoudre énormément de choses et faire ressortir des sensibilités cachées qu’il suffit de guider pour les voir s’épanouir.
La Villa des arts de Rabat marque encore un point en organisant des ateliers artistiques et éducatifs à l’intention des jeunes qui vivent dans des conditions parfois très difficiles.
