Menu
Search
Samedi 27 Avril 2024
S'abonner
close
Samedi 27 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

Les nuages s’accumulent sur l’économie marocaine

Campagne agricole moyenne, croissance mondiale moins bonne qu'initialement prévu avec les conséquences que l'on connaît sur la demande adressée au Maroc, crédit et investissements privés en berne, chômage élevé, consommation intérieure menacée par une hausse des prix... autant de facteurs qui pèseront sur la croissance du pays cette année. Les plus optimistes comme le gouvernement et le FMI tablent sur un taux autour de 3%, soit plus du double des projections du Centre marocain de conjoncture.

Les nuages s’accumulent sur l’économie marocaine

Croissance anémique, sinon modérée en 2016. La dernière année du mandat du gouvernement Benkirane s'annonce difficile, en raison notamment d’un déficit pluviométrique important. L'Exécutif devra à coup sûr revoir à la baisse sa prévision de croissance de 3% pour cette année comme inscrit dans la loi de Finances.
Cette prévision avait été basée sur une campagne agricole moyenne, un PIB mondial devant progresser de 3,6% en 2016 contre 3,1% en 2015, favorisant ainsi la demande adressée au Maroc, et des investissements publics s’élevant à 189 milliards de DH. Cependant, le déficit pluviométrique estimé, depuis le lancement de la campagne agricole, à plus de 40% par rapport à une année moyenne, compromet la réalisation d’une récolte normale cette année et avec la croissance. En outre, la conjoncture internationale ne devrait pas être aussi favorable que le pensait le gouvernement, les dernières estimations de la Banque mondiale tablant sur une croissance mondiale ne dépassant pas 2,9%. De même, pour l’investissement public qui, malgré son poids budgétaire, reste généralement caractérisé par un rendement trop faible, «ne générant pas assez d'emplois», comme le reconnait le ministre de l’Économie et des finances. (déclaration lors du Forum de la MAP le 5 janvier dernier).

Pour ces raisons et bien d’autres, les principales institutions de production de statistiques marocaines se montrent moins optimistes que le gouvernement, voire alarmistes. Jeudi dernier, la publication des nouvelles prévisions du Centre marocain de conjoncture a fait l'effet d'une douche froide. Le taux de croissance nouvellement projeté ne pourrait, selon lui, dépasser 1,2% cette année (contre 2,8% prévus auparavant). Soit près de 3,7 points de moins que le taux de croissance retenu pour l’exercice 2015. Au-delà des raisons conjoncturelles, cette baisse s'explique par des facteurs structurels, dont «l’insuffisance de la productivité globale, le déficit de compétitivité, les rigidités de l’offre, la faible diversification productive et l’étroitesse des marchés d’exportation».
Bank Al-Maghrib n’est pas aussi pessimiste, mais lors de la réunion trimestrielle de son conseil tenue le 22 décembre, elle a revu à la baisse la croissance pour 2016 à 2,1% avec une décélération de sa composante non agricole à 2,7% et une contraction de la valeur ajoutée agricole de 4,3% sous l’hypothèse d’une production céréalière moyenne.

Le Haut Commissariat au Plan (HCP) table, lui, sur un PIB en hausse de 2,6% en 2016, sous l’effet d’une valeur ajoutée des activités non agricoles de 3,1% en 2016 et de -1,7% pour celles primaires.
Seulement, ses prévisions remontent à juin 2015, lorsque Ahmed Lahlimi Alami avait présenté le Budget économique exploratoire 2016. Dans sa dernière note d’information, le HCP souligne néanmoins que l’économie nationale connaîtrait un sensible mouvement de ralentissement au premier trimestre 2016, bridée par le retournement à la baisse des activités agricoles, après une campagne 2014-2015 exceptionnellement bonne. Compte tenu d’une baisse de 3,4% de la valeur ajoutée agricole, l’économie nationale enregistrerait une hausse de 2%, au premier trimestre 2016, en variation annuelle.

Quid des prévisions des institutions internationales ? La Banque mondiale vient de confirmer sa prévision de croissance pour le Maroc en 2016, soit 2,7%. Le pays figure ainsi parmi les quatre pays de la région MENA qui devraient enregistrer des taux inférieurs à la moyenne mondiale (2,9%).
Le Fonds monétaire international (FMI) est plus optimiste. Il est même le plus optimiste. Il table sur une augmentation du PIB de 3,1%. L’Institution de Bretton Woods a néanmoins revu à la baisse ses prévisions pour le Maroc en 2016 qui étaient initialement de 3,7%. Qui aura finalement raison à la fin de l'année ? 

Lisez nos e-Papers