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Les régions se mobilisent

Comment concrétiser à l'échelle régionale un accord universel comme celui de Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique ? C’est pour répondre à cette interrogation que la région de l’Oriental a organisé, à Oujda les 23 et 24 juillet, la première Pré-COP 22, prélude à celle, mondiale, de Marrakech en novembre prochain. Trois autres Pré-COP sont prévues à Casablanca, Marrakech et Laâyoune.

Les régions se mobilisent
Faouzi Lakjaa, président du pôle financier au sein du comité de pilotage de la COP 22, à Oujda le 23 juillet 2016.

L’exemple de la centrale thermo-solaire de Aïn Beni Mathar à 86 km d’Oujda a été cité à plusieurs reprises lors de l’ouverture de la Pré-COP 22, les 23 et 24 juillet dans la capitale de l’Oriental. Une manière de signifier que les engagements du Maroc en faveur du climat commencent par les régions. Inaugurée en 2010 pour un investissement de 400 millions d’euros, financés à 72% par la Banque africaine du développement, cette centrale (qui produit 3.538 GW/h, soit l’équivalent de 13% de la demande nationale de l’année 2010) contribue de manière significative pour atteindre l’objectif de 52% de la production électrique à partir d’énergies renouvelables.

Elle permet surtout d’économiser 1.000 tonnes d’émission de carbone et s'ajoute aux panneaux solaires installés pour l’électrification rurale, comme l’a rappelé Abdennabi Biioui, président de la région de l’Oriental. Ce dernier a également mis en avant l’exemple des 140 barrages, dont le tiers a été réalisé ces 15 dernières années. Une politique de l’eau qui a permis, poursuit le président de la région, d’atténuer les effets de la sécheresse qu’a connue le Maroc cette année. Mais cette prise de conscience environnementale ne peut se faire sans l’implication des populations locales. La polémique née ces derniers jours de l’importation par le Maroc de déchets italiens a fait dire à Driss El Yazami, responsable de la société civile au sein du comité de pilotage de la COP 22, qu’il y a une réelle prise de conscience liée aux questions environnementales. Rappelons que cette importation a été suspendue par le gouvernement.

Cette pré-COP et celles qui suivront à Casablanca, Marrakech et Laâyoune, sont organisées par l’Alliance marocaine pour la justice climatique (AMLJC), un réseau de 200 organisations civiles. En dépit que le secrétaire général du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) soit le Marocain Abdellah Mokssit, le débat autour des questions climatiques demeure, selon El Yazami, «euro-américain», d’où l’importance de la mobilisation des collectivités locales qui doivent intégrer les réseaux internationaux.
La «Régionalisation avancée» doit faire de la société civile «une force de propositions», a souligné, pour sa part, Kamal Lahbib, président de l’AMLJC qui citera évidemment l’opération «Zéro Mika» de ramassage et d’incinération des sacs plastiques à usage unique. Cette initiative, déployée dans les 12 régions du Royaume, est la preuve que «le changement est possible», a conclu Kamal Lahbib.

À l’image de la centrale de Fès qui produit de l’électricité grâce au recyclage des déchets, l'Oriental dispose également d’une unité de conversion du biogaz en électricité, opérationnelle depuis mai 2007. Celle-ci contribue à diminuer l’effet polluant du méthane dont le pouvoir réchauffant est de 20 fois supérieur à celui du CO2. 

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