Après les sanctions sportives, voilà que sont tombées les interdictions des autorités. Trois jours après les actes de violence perpétrés à la fin du match entre le Raja Casablanca et le Chabab Rif Al Hoceïma, la wilaya de la région Casablanca-Settat a décidé la fermeture du Complexe sportif Mohammed V et l’interdiction des groupes d’Ultras «opérant hors du cadre de la loi». La wilaya, qui a fait parvenir un communiqué mardi soir à l’agence MAP, a agi «dans le souci des autorités publiques de veiller à la sécurité des citoyens et de leurs biens, et de préserver l'ordre public», pouvait-on ainsi lire dans la missive, qui précise que le Complexe Mohammed V sera fermé à partir du 28 mars «pour sa mise à niveau à travers l'aménagement de ses infrastructures et la modernisation de ses dépendances sportives et
administratives.»
Le WAC et le RCA condamnés à la transhumance
La réactivité des autorités de la Métropole est à saluer. En décidant de fermer le Complexe Mohammed V, la wilaya s’assure du bon déroulement des travaux de réaménagement. Une condition sine qua non pour pouvoir appliquer la partie «logistique» des mesures prises en début février, lors de la réunion sur le hooliganisme qui a regroupé l’ensemble des institutions. Le retard engendré par la réouverture du stade mythique de la capitale économique, après le bras de fer avec le Raja et le Wydad, impactera les délais de sa livraison. Initialement prévue pour l’été prochain, la réouverture du Complexe Mohammed V pourrait ainsi être reportée au début de la saison prochaine, voire au début de l’année 2017. Du coup, les deux clubs casablancais seront, à partir du 28 mars, dans l’obligation d’accueillir leurs adversaires dans une autre enceinte. Les matchs du Raja se dérouleront à huis clos, au vu de la sanction imposée par la FRMF (5 matchs à huis clos), mais le Wydad est le plus impacté par cette décision, au moment où il entame un virage important de la saison. En effet, pour le compte des 8es de finale de la Ligue des champions de la CAF, les Rouges devront accueillir le TP Mazembe dans deux semaines dans un stade et une ville capables de contenir l’afflux des supporters du champion du Maroc.
Une interdiction des «Ultras» difficile à appliquer
L’autre point important des décisions de la wilaya de Casablanca-Settat est celui concernant l’interdiction des groupes d’Ultras. Ces factions de supporters, qui sont à la fois auteurs des fresques et autres animations sur les gradins, sont à chaque fois pointées du doigt, lorsque des dérapages éclatent et conduisent à de véritables tragédies, comme celle survenue samedi dernier. Or, dans ce qui s’apparente à la «philosophie» des Ultras, le cadre juridique est recalé au second plan. Hormis les «chefs de file» qui constituent le noyau, les membres de ces groupes sont difficilement identifiables, au contraire des traditionnelles associations de supporters qui ont toujours gravité autour des gradins, sans presque jamais provoquer de dégâts.
