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Merkel et Abe affichent des divergences avant le G7

«Nous ne pouvons pas seulement attendre que l'économie mondiale revienne à la normale mais nous devons nous attaquer aux risques de manière proactive et relancer l'économie mondiale», Shinzo Abe, lors d'un entretiens avec Angela Merkel à Meseberg

 Merkel et Abe affichent des divergences avant le G7
Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, lors d'un entretiens avec la chancelière Angela Merkel à Meseberg, au nord de Berlin. Ph : AFP

Les chefs de gouvernement japonais et allemand ont affiché mercredi, à quelques semaines d'un sommet du G7, des divergences sur les moyens de relancer l'économie mondiale, le premier prônant une politique budgétaire «expansionniste» alors que la seconde veut rester prudente.

«Nous ne pouvons pas seulement attendre que l'économie mondiale revienne à la normale mais nous devons nous attaquer aux risques de manière proactive et relancer l'économie mondiale», a déclaré à la presse le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, à l'issue d'entretiens avec la chancelière Angela Merkel à Meseberg, au nord de Berlin.

Il s'est dit certes favorable à «une accélération des transformations structurelles» de l'économie, ce que réclame Berlin à cor et à cri des pays en difficulté, mais il ajouté «que nous avons ensuite besoin aussi d'une politique budgétaire expansionniste», selon ses propos traduits en allemand.

L'Allemagne est régulièrement invitée par ses partenaires des pays industrialisés à desserrer les cordons de la bourse pour soutenir sa demande intérieure, via des baisses d'impôts ou des hausses de salaires dans la fonction publique par exemple, afin de contribuer davantage à soutenir l'économie mondiale.

Mais Merkel a poliment décliné les appels de son homologue japonais.

«J'ai dit au nom de l'Allemagne que nous avions aussi une stimulation de la demande intérieure via les très nombreux réfugiés que nous avons accueillis l'an dernier et que nous avons de ce fait apporté une bonne contribution, de mon point de vue, au développement de l'économie mondiale», a-t-elle argumenté.

La chancelière a ajouté vouloir mener «une politique budgétaire solide», terme renvoyant dans le vocabulaire gouvernemental allemand à une politique rigoureuse.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble a du reste encore réaffirmé mercredi à Berlin ne pas voir de marge de manoeuvre pour financer des baisses d'impôts d'ici à la fin de la législature en cours, à l'automne 2017, et ce malgré des excédents budgétaires faisant l'envie du monde entier.

Abe, qui a donné son nom aux «Abenomics» - les mesures de stimulation de l'économie japonaises depuis 2012 face à la déflation - a dit néanmoins avoir l'ambition que le Japon et l'Allemagne envoient, avec les autres pays membres, un message commun sur l'économie mondiale lors du prochain sommet du G7 les 26 et 27 mai dans son pays.

Signe de la volonté de son gouvernement de soutenir par tous les moyens son économie atone, M. Abe n'a pas exclu une intervention sur le marché des changes face à la hausse du yen, alors qu'il avait encore paru l'exclure il y a un mois.

«Nous observons les marchés des changes et si nécessaire nous agirons», a-t-il dit.

Début avril, Shinzo Abe avait au contraire estimé qu'il fallait se garder d'entrer dans une bataille monétaire. «Quelles que soient les circonstances, nous devons définitivement éviter une dévaluation compétitive, et je pense que nous devons nous abstenir d'intervenir sur les marchés des changes», avait-il dit au Wall Street Journal.

Mais entretemps Tokyo a semblé changer de tonalité. Le ministre japonais des Finances, Taro Aso, a prévenu le mois dernier que le Japon ne resterait pas inerte si le yen devait grimper davantage encore face au dollar, ce qui renchérit les exportations japonaises et nuit à l'économie du pays.

Le yen s'est renforcé de 10% face au dollar depuis le début de l'année.

De nombreux acteurs du marché jugent néanmoins que le gouvernement et la banque centrale du Japon ne devraient pas intervenir avant le sommet du G7. 

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