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Mustapha Mechiche Alami : «Faire connaître notre Histoire et l’inculquer aux générations futures»

La Médiathèque de la Mosquée Hassan II accueille, jusqu’au 26 juin, l’exposition itinérante consacrant la mémoire de la ville de Kénitra au cours de la première moitié du 20e siècle. Cette prestation est organisée par la Fondation Sidi M’chiche Alami en collaboration avec la Fondation de la Mosquée Hassan II.

Mustapha Mechiche Alami : «Faire connaître notre Histoire et l’inculquer aux générations futures»
Un tableau du port pétrolier de Kénitra en 1937.

Sauvegarder la mémoire historique de notre pays et la faire découvrir au large public, puis l’inculquer aux générations futures, tel est le souci majeur du docteur Mustapha Mechiche El Alami, qui ne ménage aucun effort pour faire des recherches approfondies dans ce sens, afin de laisser des traces de cette histoire sur des tableaux de peinture réalisés par de célèbres peintres marocains et étrangers. Pour valoriser l’héritage de cette époque historique et le transmettre, le président de la Fondation Sidi M’chich Alami a fait appel aux célèbres artistes Ahmed Ben Yessef, les Italiens Milly Corica et Leanardo Caposiena, puis quatre autres peintres de Kénitra, notamment El Mehdi Ichar, Mohamed Akhtiou, Mounir Hajouj et Mohamed El Mahdi Haydar, qui ont accompli un travail exceptionnel de grands professionnalisme.

Cette exposition marque des faits historiques de cette ville durant la première moitié du vingtième siècle. On peut y déceler la célébration de la première Fête du Trône au Fondouk Sidi M’chich Alami en 1934, le port commercial de Kénitra de 1912 jusqu’à 1935, le plus grand hydravion qui bat le record en 1937, des scènes de la résistance marocaine contre l’occupation française, le port militaire de la marine française en 1937, le Port pétrolier (1937), les Chemins de fer visités par le Sultan Moulay Youssef en 1920, l’exécution d’un résistant à Kénitra, ou encore Sidi Mamoun M’chich Alami dans son avion spécial en 1933. Des peintures on ne peut plus originales et tout à fait uniques, puisqu’elles sont faites à partir de photos très anciennes et aussi rares que le docteur Sidi Mechiche Alami garde précieusement depuis de longues années.

«Je me suis toujours intéressé à l’histoire de Kénitra et sa mémoire, en écrivant des livres et en réalisant des expositions de photos, avant de penser à laisser des traces de cette histoire sur des toiles de peinture. Ce projet m’a pris plus de quatre années entre la collecte des documents nécessaires et fiables, la rencontre avec les artistes, la visite des lieux, le choix des scènes ou des faits à peindre, puis la discussion sur les détails de chaque tableau. C’est tout un travail qui demande beaucoup de perfection, car il s’agit de l’histoire d’un pays. Cela n’a rien à voir avec un tableau commercial ou qui s'adresse au touriste. Ce sont des faits historiques où chaque détail a son poids et sa signification. Puis, il faut dire qu’il a fallu du temps pour trouver les artistes intéressés par ce travail et qui pouvaient le faire», précise le président de la Fondation, le Dr Mustapha Mechiche Alami.
À ce propos le peintre Ahmed Ben Yessef avait assuré que cette expérience était unique dans le monde arabe. «Cette démarche qui consiste à raconter des événements historiques à travers l’art plastique est quelque chose de nouveau dans notre culture. J’avoue que ce n’était pas un travail simple, surtout qu’on n’est pas habitué à faire ce genre de peinture. Il faut beaucoup de recherches, on doit être très vigilants vis-à-vis des costumes, des couleurs, des morphologies… C’est tout un travail d’historien, car cette toile devient un document et la référence pour une époque. Et là, je tiens à féliciter le docteur Mechiche qui est derrière cette initiative très louable pour la sauvegarde de notre mémoire», souligne l’artiste peintre Ahmed Ben Yessef.

De son côté, l’artiste Milly Corica avait affirmé, concernant cette expérience, que ce projet avec le docteur Alami lui a permis d’apprendre beaucoup de choses sur le Maroc. «M. M’Chich m’a donné d’anciennes photos de l’époque, des illustrations de livres, des textes pour connaître l’histoire de cette période, puis on s’est réuni à plusieurs reprises pour discuter des choix des lieux ou des événements à peindre. Nous sommes même allés visiter les lieux où se sont déroulés ces événements, dont certains ont complètement changé ou disparu. Mon rôle était de redonner à ces photos leur vraie couleur», conclut-elle. Un double travail, celui d’investigations et de réflexion, qui a donné ses fruits à travers cette belle prestation.

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