Les rues de New Delhi étaient interdites à plus d'un million de véhicules privés, alors que la capitale la plus polluée au monde tente la circulation alternée pour mieux respirer. La restriction courra de 8 h à 20 h, mais pas le dimanche. Et elle ne concernera pas les VIP, les femmes seules et les deux-roues qui contribuent pourtant beaucoup au brouillard ambiant. Delhi a indiqué que la mesure pourrait à terme être généralisée si l'expérience s'avérait concluante. Le chef de l'Exécutif, Arvind Kejriwal, a, lui-même, promis de recourir au covoiturage. La mesure avait été annoncée début décembre pour répondre à l'inquiétude grandissante face à des niveaux de pollution 10 fois plus élevés que les normes fixées par l'Organisation mondiale de la santé. Une étude menée en 2014 par l'agence onusienne sur 1.600 villes du monde a montré que Delhi affiche la plus haute concentration annuelle de particules fines à pm 2,5, c'est-à-dire d'un diamètre de 2,5 microns.
Ces particules, qui s'installent profondément dans les poumons et peuvent passer dans le système sanguin, sont responsables de taux plus élevés que la moyenne de bronchites chroniques, cancers du poumon et maladies cardiaques. Déjà, plus de 8,5 millions de véhicules circulent dans les rues et sur les avenues de Delhi, auxquels s'ajoutent 1.400 nouvelles voitures chaque jour. Les seuils de pollution grimpent encore en hiver, lorsque des milliers d'Indiens allument des feux pour se chauffer. Un peu moins de trois millions de ces véhicules sont privés, donc concernés par la circulation alternée.