Des chars déployés à la frontière sont entrés dans le nord de la Syrie et ont commencé à pilonner des cibles du groupe État islamique (EI). Ankara apporte son soutien aux rebelles arabes pour lancer une offensive à Jarablous afin d'empêcher qu'elle ne tombe aux mains des Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG, kurde syrien), milice armée du parti de l'Union démocratique (PYD), considéré par la Turquie comme la branche syrienne du PKK. L'armée turque et les forces de la coalition internationale dirigée par les Américains ont mené, mercredi vers l'aube, une opération dans la région Jarablus (nord de la Syrie) pour chasser le groupe extrémiste de l'État islamique. L'opération «Firat Kalkani» (bouclier de l'Euphrate) a été lancée par des unités d'artillerie, qui, ont tiré 294 roquettes, suivie de quatre opérations aériennes distinctes des avions de combat turcs dans la région de Jarablous (province d'Alep) et de la coalition anti-Daesh contre des cibles du groupe terroriste.
Des positions de Daesh à Keklice et à Jarablous ont été visées par des raids aériens auxquels ont participé des F-16 turcs après avoir été intensément ciblés, entre 4 h et 5 h 45 locales (GMT+3) par des obusiers et des lance-roquettes multiples. Selon des sources militaires, un total de 12 cibles ont été détruites par les frappes aériennes et 70 autres ont été détruites par les tirs de l'artillerie. Cette opération vise à nettoyer la frontière turque des «éléments terroristes», à stopper une nouvelle vague de flux de réfugiés, à délivrer de l'aide humanitaire aux civils dans la région de Jarablous, dernière ville importante sous contrôle du groupe djihadiste à la frontière avec la Turquie, et à soutenir l'intégrité territoriale de la Syrie, a indiqué Anadolu. La prise de contrôle de Manbij (nord de la Syrie) par les forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de combattants arabes et kurdes dominée par les YPG, a relancé les inquiétudes d'Ankara de voir les Kurdes syriens étendre leur influence sur Jerablus et constituer un territoire autonome le long de sa frontière sud. Ankara ne restera pas passive face aux formations illégitimes à sa frontière sud et n'autorisera pas que soit formé le corridor que les YPG essaient de créer à la frontière syrienne, avait menacé, en février dernier, le Président Erdogan, affirmant que le pays «ne restera pas spectateur face à une formation illégitime à nos frontières». Si les YPG, qui contrôlent les cantons de Kobané et Afrin (nord de la Syrie), prennent Jerablus (située entre ces deux cantons), Ankara ne pourra plus empêcher l'instauration du «corridor kurde» le long de sa frontière allant de l'Irak à la Méditerranée. L'opération, «un droit légitime de la Turquie», prendra fin rapidement a affirmé le ministre turc de l'Intérieur.
