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Paresse et nonchalance, les maîtres mots du mois sacré

Le mois du Ramadan est devenu pour de nombreuses personnes un prétexte pour se montrer paresseux et manquer à ses obligations professionnelles.

Paresse et nonchalance, les maîtres mots du mois sacré
Les hôpitaux sont les plus représentatifs du laxisme ambiant durant le Ramadan.

Tolérance, solidarité, honnêteté et piété devraient être les principales qualités des jeûneurs pendant le Ramadan. Malheureusement, c’est loin d’être le cas.
Durant ce mois sacré, nous nous sommes plutôt habitués à ressentir une mauvaise humeur générale partout où l’on va. Le phénomène de «tramdina» fait, en effet, son apparition dès les premiers jours du mois et les comportements des gens changent de façon brusque. Leurs nerfs sont à fleur de peau. Ils sont très irritables et la paresse fait partie du décor ramadanesque. Partout où l’on se rend, on remarque que toutes les activités roulent en ralenti (commerces, administrations, hôpitaux...) et tout le monde affiche un visage fatigué et se lamente (soif, faim, manque de sommeil…).

«Je ne comprends pas pourquoi les gens deviennent aussi désagréables et paresseux pendant le mois du Ramadan. La somnolence est omniprésente dans tous les lieux de travail. Les absences et les retards battent tous les records durant ce mois, comme si le fait de jeûner justifiait ce genre d’attitudes, loin de l’honnêteté et du professionnalisme», fustige Sara, 42 ans. «Les démarches administratives sont déjà très pénibles en temps normal, alors que durant le Ramadan, elles deviennent presque impossibles. Et le pire est que même dans les hôpitaux, où la santé du citoyen doit être prioritaire, on trouve ce genre de comportement aberrant», poursuit-elle.

En effet, de nombreuses personnes utilisent le mois du Ramadan comme prétexte pour se montrer paresseuses et manquer à leurs obligations professionnelles. Certains décident même de prendre leur congé annuel pendant ce mois pour éviter de travailler et passer ainsi leurs journées à dormir. «Le travail durant le mois du Ramadan devient très compliqué. D’abord, il y a les longues journées de jeûne qui sont très difficiles en été, et surtout le manque de sommeil. C’est pourquoi cela fait 5 ans que je prends mon congé pendant ce mois pour me reposer», confie Marwane, 38 ans.
Mohssine Benzakour, psychosociologue, trouve que le mois du Ramadan est devenu un prétexte au relâchement de l’activité à tous les niveaux.

«Ce mois sacré, censé être celui de la piété, de la solidarité, de la paix et de la tolérance, se transforme en un mois de paresse, de dépenses excessives et parfois de rixes dans les rues. Un motif pour flâner au lieu de travailler ou pour manquer à son devoir dans les administrations. C’est souvent une échappatoire et une excuse pour glisser du sensé vers l’absurde. Par contre, les soirées sont plus animées, pas à cause du fait de rompre le jeûne, mais plutôt grâce à cet esprit qui pousse à faire la fête. C’est un grand chamboulement au niveau de l’alimentation et du sommeil, dû surtout au fait que les gens font de ce mois une occasion de se faire plaisir», souligne Bnezakour. Et de poursuivre : «Loin de notre société, le sens religieux et le souhait véritable de faire de ce mois du Ramadan une occasion pour purifier l’âme et renforcer les liens sociaux. La montée du désir de bien-être personnel et la baisse du sens de l’effort et du mérite font que les individus vont être paresseux lorsqu’ils vont penser que leur performance sera potentiellement redondante avec celle des autres».

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