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Paul Verhoeven ou le cinéaste libre et provocateur

Pour la première master class, le public cinéphile, notamment les étudiants des écoles de cinéma, était ravi d’assister à la leçon du grand réalisateur Paul Verhoeven, auquel le FIFM a rendu, le même soir du lundi 5 décembre, un vibrant hommage, célébrant sa brillante carrière.

Paul Verhoeven ou le cinéaste libre  et provocateur
Un vibrant hommage a été rendu au grand réalisateur Paul Verhoeven lors du Festival du film de Marrakech. Ph. Saouri

Pas surprenant pour ce grand homme du cinéma, dont le parcours nous révèle trois étapes d’une cinématographie riche et fructueuse : celle effectuée en Hollande jusqu’en 1985, aux États-Unis jusqu’en 2002, suivie de celle franco-hollandaise jusqu’à maintenant. «Quand j’ai senti que ça ne marchait plus pour moi en Hollande, ma femme m’avait dit d’aller aux États-Unis pour faire mes films, car il y avait un comité qui était contre mes films et le gouvernement refusait de me subventionner. On m’appelait le cinéaste de la provocation. Mais moi, je ne cherchais pas cela. Je ne reflétais que la réalité dans mes productions». Dans toutes ces péripéties, Paul Verhoeven s’est toujours distingué par des films qui portent sa marque et son empreinte. Que ce soit dans son pays natal, la Hollande, ou ailleurs. «Je pense que ma carrière a évolué dans le bon sens, même s’il y a eu des obstacles sur le parcours, comme les polémiques que j’ai pu subir en Amérique», souligne-t-il. Sa direction d’acteurs permet à tous ceux qui travaillent avec lui d’évoluer librement dans le tournage. Car Verhoeven ne fait jamais de répétitions de rôle avec son casting. Il parle plutôt avec ses acteurs d’autres détails concernant le film, comme les habits, la chorégraphie ou encore la mise en scène.

«Avec le temps, j’ai compris qu’il ne fallait pas trop diriger l’acteur, afin de lui laisser une marge de manœuvre pour qu’il s’exprime librement et donne le meilleur de lui-même. C’est le cas d’Isabelle Huppert qui fut merveilleuse dans le film “Elle” ou encore Arnold Schwarzenegger avec lequel je n’ai trouvé aucun problème. C’est quelqu’un de très ouvert d’esprit, sympathique. On a mené une très bonne collaboration», précise Paul Verhoeven qui fait toujours éloge des équipes avec lesquelles il travaille. «On ne fait pas un film seul, mais avec plusieurs personnes», renchérit-il, dont l'aventure cinématographique trouve, selon lui, son origine dans la période de l’après-guerre où il a vu plusieurs films alors qu’il était encore jeune. «Mes parents étaient de grands cinéphiles. Je les ai toujours accompagnés au cinéma. Donc, mon amour pour le cinéma s’est développé et grandi avec le temps. Et malgré un parcours d’étude différent du septième art, cette passion de faire des films m’a toujours hanté». Et c’est là qu’il a tout quitté pour réaliser son rêve, celui de raconter des histoires en images.

Ce grand réalisateur, qui s’adapte avec brio à la machine hollywoodienne, est qualifié par Isabelle Huppert de cinéaste talentueux et singulier. Paul Verhoeven, qui fut très ému par l’hommage que le festival lui a rendu, ainsi que de sa présence au Maroc, 20 ans après sa première visite en compagnie de Schwarzenegger. Ils étaient venus faire les repérages pour un film qui n’a pas été réalisé, pour des raisons financières. Toujours est-il que ce cinéaste néerlandais, créateur d’une œuvre éclectique, a confirmé son statut d’artiste majeur avec une filmographie aussi explosive que culte, allant de «Robocop» à «Elle», en passant par «Basic Instinct», «Showgirls», «Starship Troopers» ou «Black Book».

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